Une femme m’écrit « Je peux pardonner beaucoup de choses, mais il y en a une que je ne peux pardonner à mon mari : c’est son comportement pendant ma grossesse ».
Comment s’ouvrir à son conjoint, en confiance, sans se sentir utilisé ? questionne Thomas, inquiet de l’évolution des relations avec son épouse. Marié depuis cinq ans, il dit sa déception de ne pouvoir vivre réciproquement son désir d’un don total de soi-même, alors même que ce sujet avait été discuté et unanimement partagé pendant leur temps de fiançailles.
Exaspérant cette réponse, lorsqu’on demande à son conjoint son avis, ce qu’il(elle) souhaite dans telle ou telle situation, ce qui lui ferait plaisir, ce qu’il(elle) juge bon ou opportun … D’aucuns imaginent peut-être que cet(te) époux(se) a bien de la chance de vivre avec un conjoint si facile, si conciliant, que son couple doit être bien harmonieux, paisible !... « Facile d’être toujours d’accord quand l’un est si effacé, ne dit rien, n’existe pas ! »
Vraiment ! Il (elle) exagère !!! En plus, ce qui est vrai « au lit », est en général vrai de tous les aspects de la vie quotidienne du couple : ses affaires traînent partout ( plus un coin à moi…), son avis péremptoire a le dernier mot sur tous les sujets, son flot de paroles ininterrompu monopolise la conversation, son aisance suscite l’admiration, bref… son appétit de vivre fait que « cela déborde de tous les côtés ! »….
Les jeunes filles demandent parfois si le prince charmant existe ; les garçons, eux, parlent de la « perle » qu’ils espèrent dénicher.
Non ! Il n’y a pas de prince charmant, il n’y a pas de princesse de rêve ! Et le comble de la naïveté est de penser que Dieu se doit de nous parachuter ce conjoint sur mesure. Un homme parfait n’existe pas. Une femme parfaite, non plus. Pas même celle du voisin.
Lire la suite : « Je ne rencontre pas de garçons sans défauts… »
« J’ai tout lâché pour toi » : cette phrase peut être dite avec élan et enthousiasme, même après plus de 30 ans de vie commune, ou avec amertume, parfois mêlée de plainte … Sous-entendu : « Ai-je eu raison ? Ai-je fait le bon choix ? T’es-tu rendu compte de tout ce que j’ai quitté pour toi :
« En vacances, à la campagne, dans le salon ou dans son bureau, il (elle) est tout le temps devant son ordinateur, ou connecté(e) à internet. L’écran est devenu sa passion : dossiers urgents à terminer, mails à traiter avant de se coucher, sites à consulter, renseignements divers pour la famille à trouver, bonnes affaires à faire, jeux, « chat » avec les copains…Je deviens la dernière roue du carrosse ! Plus de petites soirées sympa entre nous, plus de jeux ensemble… Même nos relations sexuelles se raréfient et en pâtissent ! »
« Trop » ? Qu’est-ce à dire ? Trop par rapport à quoi ? Qui décide de ce superlatif absolu ? Où est la limite entre le trop et le « pas assez » ? Comment trouver ce point d’équilibre, d’homéostasie, qui puisse satisfaire de façon harmonieuse mari et femme ?
« Mais, si, je te promets ! », « Mais, non, je te dis que tu te trompes… », « Tu m’énerves, tu veux toujours avoir raison…puisque je te dis que… ».
Lire la suite : Désolé, chéri(e), ce n’est pas comme cela que çà s’est passé !
C’est terrible en couple, cette impression que « c’est plus fort que nous », « et çà y est, çà recommence ! »... On s’aime, mais c’est comme si on ne pouvait pas s’empêcher de se disputer… et, en plus, le plus souvent, pour des broutilles ! En tout cas, ce qui déclenche l’escalade, c’est presque toujours un fait anodin, quelque chose d’apparemment tellement insignifiant qu’on n’y prête pas attention sur le coup. Et pourtant on s’aime ! Quel gâchis…
« Veillez et priez », « Tenez-vous sur vos gardes » nous dit la Parole de Dieu, car seule la vigilance dans l’Esprit-Saint peut nous aider à ne pas retomber dans les mêmes scénarios répétitifs, qui finissent par blesser l’autre, par alourdir la relation, et… inquiéter nos enfants.
Le degré de gravité de ces « mini-querelles » dépend de la façon dont elles vont être gérées, et de l’impact qu’elles provoqueront sur chacun des conjoints : l’un n’y verra que peccadilles ( et… ne sera pas prêt à s’amender), tandis que l’autre pourra dramatiser ( parfois de façon exagérée…et s’enfermer dans la désespérance ou la rancoeur). Que faire ?
Identifier progressivement la vraie cause des disputes : c’est souvent les mêmes sujets ou les mêmes situations qui reviennent. Et vérifier que les deux conjoints en aient la même vision, pour ne pas appeler « broutilles » ce qui pour l’autre est « gravissime » !
· Il y a tous « ces petits-riens de la vie quotidienne », qui, pris de travers, pourrissent littéralement l’ambiance familiale. La fatigue, les difficultés professionnelles, d’organisation, les différences de tempérament, le poids des enfants ou des familles respectives, les problèmes d’argent… autant de soucis qui occupent notre esprit et… notre cœur, reléguant progressivement notre conjoint à la 2e place ( voire à la dernière…), et finissent par donner de la vie l’image de la bouteille à moitié vide…alors qu’il y a tant de bon ! « N’entretenez aucun souci, mais en toutes choses, recourez à la prière et à l’action de grâce »
· Il y a parfois « les chamailleries-tests » : il arrive qu’un conjoint, qui ait peu d’estime de soi, doute en conséquence de l’amour de l’autre, et le pousse à bout en permanence ( de façon plus qu’agaçante !), à seule fin de vérifier qu’il est vraiment aimé…Prévenez ces jeux par des paroles valorisantes, des moments de qualité, une sexualité active etc…
· Puis, il y a toutes les disputes pour défendre son territoire : même si on aime profondément son conjoint, même si on aspire à une vraie communion dans le Seigneur, on ne veut pas pour autant être étouffé par l’amour de l’autre, disparaître : on entend bien rester libre, être soi. Dans tout couple, surtout lors de sa fondation, il y a une lutte pour le pouvoir, pour la répartition des rôles et des domaines de compétences. Cette lutte est bonne et nécessaire, mais source de rivalités, de jalousies larvées, et donc de conflits. Combien de conjoints refusent de faire des concessions, de renoncer à leur façon de voir, uniquement par peur de ne plus exister, ou d’être dominé ! Lâchez un peu, vous verrez que vous êtes toujours vivant !!! « Le Seigneur est notre rempart ! »
· Et puis, il y a toutes ces disputes-déceptions : l’autre ne correspond pas à ce qu’on attendait, et ne permet pas de réaliser le grand rêve romantique qui sommeillait au fond de soi… alors on lui en veut, et on le lui fait payer à la moindre occasion ! Atterrissez : seul Dieu comblera votre cœur !
· A cela, s’ajoutent les disputes-rancœur : les non-pardons qui s’accumulent, et le trop-plein du ressentiment qui, un jour, pour un fait anodin qui n’a rien à voir avec l’offense réelle, explose comme craque un élastique tendu à l’extrême…Cà peut faire mal !…
· Enfin, il y a toutes les chamailleries-symptômes, qui cachent des problèmes plus profonds, souvent plus anciens, pour lesquels il ne faut pas tarder à se faire aider par un tiers… Vaguelettes en surface, elles sont en fait la résultante de problèmes graves, qu’on ne voit pas seul ou qu’on se refuse à voir. Cela peut être une dépendance cachée, un attachement excessif à sa famille d’origine, une impossibilité à évoluer, une hyper-agressivité ou hyper-sensibilité rendant la vie commune difficile, une frustration charnelle chronique, ou le détachement amoureux de l’un des deux conjoints…
En tout état de cause, le conflit est normal dans la vie de couple, il est même « sain », car signe que le couple est bien vivant. Mais pour qu’il soit « saint », il faut que les époux acceptent de se laisser conduire par l’Esprit-Saint, Esprit de Lumière et de Vérité, qui les éclairera sur les attitudes justes à avoir dès qu’il y a danger que les chamailleries dégénèrent. On peut être en désaccord, mais rester dans l’amour et le respect de l’autre : « Par-dessus tout cela, qu’il y ait l’amour : c’est lui qui fait l’unité dans la perfection »Col 3-14 S’il n’y a plus l’amour, alors le conflit attaque la relation conjugale et l’affaiblit : les disputes deviennent alors mortifères….
Article écrit par Bénédicte Lucereau, cabinet mots croisés, 06 11 61 51 14
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