« Mon mari a des réactions excessives et il pense que c’est normal et que ce sont les autres qui ont des problèmes. Je ne supporte plus ses sautes d’humeur », me confie Léa, qui ajoute que, ne le voyant pas heureux, elle est désemparée et se sent coupable d’être une mauvaise épouse.
Les réactions de cette dernière font penser que son mari souffre peut-être d’un trouble du comportement et qu’une prise en charge serait nécessaire. Cela permettrait sans doute à Léa de supporter plus sereinement ces comportements qui la mettent en détresse, incapable, pense-t-elle, de rendre son mari heureux. Mais le peut-elle ? Et pourquoi culpabilise-t-elle ?
Non à la culpabilité !
En se mariant, Léa et son mari se sont sans doute donné pour mission – entre autres – de se rendre heureux l’un l’autre, et c’est ce qui fait qu’aujourd’hui Léa vie mal cet inachèvement. Léa a besoin de retrouver un calme intérieur. Un peu de recul lui permettrait de considérer la situation plus objectivement : tout d’abord en ne considérant pas uniquement son mari à la lumière de ses fluctuations d’humeur mais en voyant aussi les autres aspects de sa personnalité. Tout ce qui a fait qu’elle l’a choisi comme compagnon de route. Est-il drôle ? Généreux ? Créatif ? Attentionné ? Tendre ? En relativisant cette difficulté – pénible sans aucun doute -, elle laissera aux bons côtés de leur relation la possibilité de s’épanouir. Et ceci lui permettra de pouvoir soutenir son mari plus facilement par sa présence chaleureuse et aimante, sans relent de culpabilité.
Vers un retour à la stabilité affective
Si Léa n’arrive pas à émerger seule de cette difficulté, elle pourra se faire aider. Le couple pourrait aussi suivre une thérapie conjugale. En effet, le thérapeute, par sa position de tiers, peut aider à désamorcer les conflits en l’aidant à repérer les attitudes qui faciliteront la reprise du dialogue interrompu. On pourra espérer de cette démarche un regard positif et renouvelé sur leur relation. Il permettra de retrouver une situation affective stable.
Se laisser envahir par la culpabilité consomme notre confiance, notre capacité à affronter les difficultés. Accepter l’imperfection comme fruit de notre nature déchue permet de moins se raidir devant l’épreuve, et donc d’avoir moins mal.