« En vacances, à la campagne, dans le salon ou dans son bureau, il (elle) est tout le temps devant son ordinateur, ou connecté(e) à internet. L’écran est devenu sa passion : dossiers urgents à terminer, mails à traiter avant de se coucher, sites à consulter, renseignements divers pour la famille à trouver, bonnes affaires à faire, jeux, « chat » avec les copains…Je deviens la dernière roue du carrosse ! Plus de petites soirées sympa entre nous, plus de jeux ensemble… Même nos relations sexuelles se raréfient et en pâtissent ! »
Attention ! Le temps est à l’orage… Il est temps d’agir et de réagir ! Votre conjoint est en train de devenir dépendant…Son ordinateur lui devient une drogue, un doudou…
Si Internet est un formidable outil de travail et moyen de communication (lien utile et ultra-rapide entre les personnes et les groupes de personnes), cela peut aussi être « le filet » qui emprisonne, qui étouffe, qui aliène notre liberté et aboutit à tuer toute relation conjugale, familiale et amicale. Le « petit écran » a cédé la place à l’ordinateur, qu’on emmène partout avec soi, quand ce n’est pas le mini blackburry-poche ! Combien de familles ne se parlent plus, ne passent plus de loisirs ensemble ou de temps gratuit les uns avec les autres, tout simplement parce que chacun est dans sa chambre devant son ordi ! On passe progressivement de relations interpersonnelles réelles, à des relations virtuelles, on clique, on zappe, on chatte, on parle à des personnes qu’on ne connaît pas… et on se donne l’illusion de ne plus être seul, de combler un manque, un vide ! Du coup, mon conjoint ne m’est plus nécessaire : je peux combler ma solitude autrement, sans faire l’effort de l’altérité, sans me coltiner la différence, les heurts quotidiens… sans « me donner » ! Mais alors, quid du mariage ? quid de ce lien qui nous unit, et que nous avons promis devant Dieu de rendre semblable à cette Alliance qu’Il a contractée avec nous, qu’Il a scellée en prenant Chair ? Croyons-nous que c’était virtuel, Jésus qui nous a aimés en se livrant par Amour?
Dieu nous a créés Homme et Femme pour un Face à Face, pour être debout l’un devant l’autre dans notre différence sexuée, pour une connaissance d’Amour où chacun devient lui-même grâce à l’autre : cela passe par l’échange des regards, par l’écoute et la Parole croisée, par la tendresse et le toucher. On ne peut se donner l’un à l’autre, et se recevoir mutuellement, si on se tourne le dos, si on devient indifférent l’un à l’autre !
Pas étonnant qu’à force de se tourner le dos, on finisse par cliquer sur un site porno ou de jeux de rôles ! en se justifiant (en plus!!) que cela permet de ne pas « aller voir ailleurs » ! L’adultère, qui commence toujours par le regard, démarre là : l’infidélité aux petites choses, le manque d’attentions, de paroles : on ne se voit plus, donc on ne se parle plus, on ne compte plus l’un pour l’autre, les réservoirs affectifs sont vides, alors on devient curieux de voir « ailleurs ». L’herbe n’est-elle pas plus verte dans le champ voisin ? Ne puis-je pas prendre mon plaisir « tout seul » ?
Normalement, dans un couple sain qui vit une réelle communion des personnes, ce « désir de voir » (sublimé dans l’acte d’amour), est contemplation, émerveillement devant l’être aimé(e). Il y a un érotisme conjugal de bon aloi, une volupté chaste, que l’on retrouve dans le Cantique des Cantiques. Mais celui dont le regard est rivé à son ordinateur a perdu cette chasteté, il a éparpillé ses forces d’amour dans une convoitise qui ne peut que le blesser, le laisser insatisfait, et blesser son conjoint. S’il y a une vraie dépendance, dont on n’arrive pas à sortir seul, rien ne sert de dramatiser ! Mieux vaut prendre les moyens adéquats pour guérir : reconnaître sa faiblesse, en chercher la cause, user de la Force du sacrement de Réconciliation et de la Prière, et consulter un thérapeute lorsque la dépendance est trop installée. Tobie 4-15 « Ne fais à personne ce que tu n’aimerais pas subir. Ne bois pas de vin jusqu’à l’ivresse, et n’aie pas la débauche pour compagne. Prends l’avis de toute personne avisée, et ne méprise pas un conseil profitable. En toute circonstance, bénis le Seigneur, demande-Lui de diriger tes voies : car c’est le Seigneur qui donne de vouloir le Bien »
Article écrit par Bénédicte Lucereau, cabinet Mots Croisés, portable : 06 11 61 51 14