On en fait une première expérience pour des raisons diverses : curiosité ou découverte brutale de sa sexualité, lectures, TV, entraînement avec les copains, solitude, compensation affective...
Mais le plaisir physique qui lui est associé conduit très vite à reproduire et multiplier l’acte initial. L’habitude est rapidement créée et c’est là où réside le danger car plus on s’y enfonce et plus il est difficile d’en sortir. Difficile mais pas impossible. « Sache que tu es libre face à ce problème, tu peux t’en sortir » : parole d’un père à son fils de 16 ans qui l’a beaucoup aidé. Il faut d’ailleurs distinguer ce qui peut être mouvement sexuel spontané, ou dans un demi-sommeil, de la masturbation réelle qui implique un acte conscient et délibéré.
Deuxième piège. On entend volontiers : « se masturber, c’est normal, c’est anodin, c’est même une expérience utile, bonne pour l’équilibre physique et psychique... » En fait, on vit tout le contraire. Chaque fois que j’utilise mon corps d’une façon qui ne correspond pas à la finalité pour laquelle il a été créé, je fais quelque chose qui n’est pas bon ni pour ma psychologie ni pour mon âme. Or cet acte, alors même qu’il apporte un plaisir immédiat, rend triste parce qu’il ferme sur soi et isole des autres. Peu à peu, par le biais de l’imaginaire, on est pris dans une spirale et on se découvre enfermé dans une culpabilité qui rend plus difficile encore l’ouverture aux autres et à un véritable amour. Cette culpabilité affaiblit aussi la volonté, en lui faisant douter qu’il y ait une espérance. Or c’est par là qu’il faut commencer à dérouler la spirale : il est possible de sortir de l’ornière. Le premier pas est de croire qu’on est maître de sa sexualité : pas toujours, sans doute, de son imagination, mais en tout cas de ses actes. À partir de là, peut commencer toute une rééducation qui va comprendre, avec le pardon (celui-ci fortifie la volonté et l’espérance), des actes posés pas à pas, la garde des yeux et du coeur (cf. Q. 33), une hygiène de vie, le don de soi dans le service des autres, etc. Cette rééducation est un chemin de vie et va faire de nous des hommes et femmes debout, purifiés et prêts à aimer