Nos âges et nos états de vie sont très différents… Nous en restons donc à une présentation très générale, renvoyant chacun aux ouvrages sur le sujet,  spécialement à ceux cités plus bas, lisibles par tous y compris et surtout les jeunes.

Une courte histoire terminera ces pages et intéresseront probablement les plus jeunes … Bonne lecture et bonne méditation.

Il ne s’agit pas de remettre en cause ce qu’on appelle la sexualité – bonne en elle-même puisque voulue par Dieu- ni le plaisir : le péché se situe dans l’intégration délicate du plaisir dans la sexualité.

 

Le Catéchisme de l’Eglise Catholique définit la luxure comme : « désir désordonné ou jouissance déréglée… lorsqu’on le recherche pour le  plaisir en l’isolant des finalités de procréation et d’union »… Il y a donc une finalité voulue par le Créateur à ne pas oublier et à ne pas séparer du plaisir. Un plaisir qui, par ailleurs n’est pas vital, alors que manger ou boire est vital.

Si bien que, lorsqu’on sépare le tout, au lieu d’être un don, cela devient possession et recherche de soi ou du plaisir. En ce sens c’est un péché.

Du coup le péché de luxure nous blesse, blesse l’autre lorsqu’il y a un autre, blesse Dieu.

On fait du corps un objet, une fin en lui-même.

 

Lien avec les 6° et  9° commandements : « La pureté observeras, en tes actes soigneusement » et « En pensées, désirs veilleras à rester pur entièrement ».

 

On réduit souvent l’impureté aux actes extérieurs, mais elle réside d’abord dans le cœur (cf Mt 15), là commence le combat spirituel ; on peut pécher par l’imagination non surveillée et non canalisée ; on peut pécher par le regard ; le péché peut exister aussi dans la parole (certaine façon de parler, plaisanteries grivoises, allusions obscènes)… Tout cela vient de l’intérieur.

Il y a aussi toutes sortes de péchés extérieurs contre la chasteté. L’Abrégé du Catéchisme cite les principaux : l’adultère, Jésus en parle dans l’Evangile. On peut encore ajouter : la masturbation, la fornication, la pornographie, la prostitution, le viol, les actes homosexuels.

C’est un péché capital (caput, tête) car donne naissance à beaucoup d’autres : manque de prudence, de maîtrise de soi-même, de justice, mensonge, tristesse, …

 

Comment y remédier

 

- On lutte contre un vice par la vertu contraire : la pureté, la chasteté selon son état (état différent si je suis marié, religieuse, etc…).

Le caté : « la chasteté est l’intégration réussie de la sexualité dans la personne et par là l’unité intérieure de l’homme… elle ne tolère ni double vie, ni double langage… elle comporte un apprentissage de la maîtrise de soi… l’alternative est claire : ou l’homme commande à ses passions et obtient la paix, ou il se laisse asservir par elles et devient malheureux ».

- Une vertu s’acquiert et n’est jamais acquise une fois pour toute ; elle suppose un effort repris à chaque âge de la vie.

- Notre époque a banalisé la luxure en animalisant la sexualité ; à l’école on étudie le « biologique » et pas l’apprentissage de la vertu alors que la sexualité humaine ne se réduit pas à la sexualité animale. « Votre corps, écrit St Paul, est le Temple du Saint Esprit ».

- De nombreux ouvrages peuvent aider : notamment les 3 livres de Daniel Ange, Ed. Le Sarment-Fayard :

Ton corps fait pour l’amour,

Ton corps fait pour la vie,

Ton corps fait pour la différence.

  Un autre : « Ce bonheur que tu cherches » du P. Hubert.

- A ceux qui disent que l’Eglise se tait sur le sujet : renvoyez par exemple aux 128 catéchèses du mercredi effectuées par le Pape Jean Paul II sur plusieurs années : plus de 800 pages ! Où le Pape présente clairement la pensée de l’Eglise et de l’Evangile. S’y reporter  si besoin.

- Ne pas hésiter à y engager sa volonté car la chasteté est possible.

- Attention à la gourmandise qui peut déraper contre la chasteté.

- Beaucoup entre par les yeux (voir petite histoire en bas de cette page) : sans les fermer complètement, être attentif à ce qu’on regarde et savoir regarder ailleurs ; attention à la curiosité (revues, films, dvd, site internet) qui devient du coup très vite malsaine et qui entraîne rapidement des dépendances.

- Sans être complètement « coincé », attention à la langue aussi : les conversations grivoises dérapent vite contre la chasteté ; entre gauloiserie et pudibonderie, trouver le juste milieu.

- La garde des sens et de l’imagination, bon remède.

- Relire la vie de saints (Maria Goretti, martyrs de l’Ouganda, …). Bon remède.

- Consentir non à la faute mais à la faiblesse, et reconnaître notre faiblesse. Cf Ste Thérèse.

- Garder l’espérance : malgré la chute le combat n’est pas terminé ni perdu.

- Après la chute, la miséricorde dans le sacrement de confession, pour se relever : Daniel-Ange écrit : « le pire : non pas de déraper, mais de rester dans le fossé !... ». L’accompagnement spirituel peut aussi aider considérablement. Sans relativiser : nous pensons souvent qu’un péché impur est le plus grave qui soit. S’il est grave, c’est plus notre « honte » qui nous arrête souvent, à tort. Il y a des péchés contre la charité plus graves que ceux-ci : n’ayons donc pas honte de nous confesser, le confesseur n’est pas là pour juger mais pour pardonner au nom du Christ.

- La chasteté est une vertu morale : elle n’est donc pas liée qu’à nos efforts mais aussi elle est un don de Dieu, une grâce qu’Il accorde après un combat parfois long et tenace, sauf si au fond du cœur reste le désir de céder et de consentir… donc demander ce don à Dieu.

- Saint Philippe Néri disait :

« Pour vaincre les tentations de la chair

Il y a cinq remèdes très utiles :

  1. Le premier, fuir l’occasion
  2. Le second, ne pas nourrir délicatement son corps ;
  3. Le troisième, fuir l’oisiveté ;
  4. Le quatrième, fréquenter l’oraison ; 
  5. Le cinquième, se confesser et communier.

Le vrai gardien de la chasteté est l’humilité; et lorsqu’on entend qu’un autre est tombé, il faut devenir plein de compassion et ne pas avoir de dédain : car ne pas avoir pitié dans des cas semblables est un signe manifeste qu’on risque soi-même de tomber prochainement.

Les tentations du démon, esprit très orgueilleux et ténébreux, ne sont pas mieux vaincues que par l’humilité du cœur et en manifestant péchés et tentations à son confesseur, clairement, sans en cacher ».

« HEUREUX LES CŒURS PURS… ILS VERRONT DIEU ». (Mt 5)

 

Petite histoire

 

Il s’appelle Régis, mais pourrait très bien s’appeler Jacques ou Jean. Il a, mettons, 15-16 ans. Au sortir des cours et en passant près d’un kiosque, son regard tombe sur quelques revues en vente. Certaines montrent en couverture des scènes plutôt peu habillées. Plutôt que de poursuivre son chemin, et de regarder ailleurs, que lui prend-il ? Il ne réfléchit même pas : il a quelques pièces dans sa poche et les sort. Il choisit deux de ces revues et les paie. Bien vite il les cache dans son sac et se promet d’y jeter un œil dès que possible, c'est-à-dire dès qu’il se retrouvera seul. Pour tout dire, ce n’est pas la première fois qu’il tourne autour de ce kiosque… mais c’est la première fois qu’il « fait le pas »…

Le soir venu, dans sa chambre, alors que pas une âme n’est consciente à la maison, il retire ces revues de son sac, et prend le temps de tourner les pages. C’est la première fois. Son cœur bat très fort. Sa main tremble. Le  « spectacle » découvert le surprend et le laisse sans réactions. Il poursuit quand même. Passe à la seconde revue. Et recache très vite tout cela. Dans les jours qui suivent, Maman, qui a le nez partout, découvre les fameuses revues… et je vous laisse imaginer la suite…

 

Ce qui s’est passé pour Régis, a pu se passer pour Jacques avec un DVD ou pour Jean sur Internet.

Bref, inutile d’aller plus loin. Ce genre d’histoire fictive, bien sûr, voudrait illustrer un simple fait de vie qui peut arriver, même à de jeunes chrétiens.

Qu’en dire ?

Relevons simplement : « il ne réfléchit pas »… ou il a bien réfléchi puisqu’il « tourne » autour depuis un moment. Dans les deux cas, c’est arrivé. Il « cache » et se cache.

Le démon est bien là ! Dès qu’on se cache, vit-on encore en enfant de lumière ? Dès qu’on ne réfléchit pas ou au contraire dès qu’on a réfléchi son acte, vit-on encore en homme chrétien qui doit penser et agir en étant maître de soi et sans laisser une idée ou une envie prendre le dessus ?

Relevons aussi l’argent bêtement perdu qui aurait pu servir à d’autres qui n’ont pas 1 euro par jour pour manger.

Relevons le temps passé et perdu bêtement : il aurait été « gagné » par un service rendu, par un temps de prière ou de lecture de l’Evangile.

Que cherchaient Régis ou Jacques ou Jean ? Des renseignements sur le « sujet » ? Mieux vaut s’adresser directement à quelqu’un de confiance, ses parents, un grand frère ou une grande sœur. Une religieuse ou un prêtre. Ce genre de littérature n’apprend qu’une caricature et des perversions.

Qu’ont trouvé Régis, Jacques ou Jean ? Une caricature de l’amour où les corps ne deviennent que des objets.

Que risquent Régis, Jacques ou Jean ? S’ils continuent ce genre de chose, de ne jamais rien comprendre à la beauté de l’amour humain et chrétien. Cette caricature éloigne de la vraie réalité. Seront-ils capables un jour d’aimer en vérité s’ils poursuivent dans ce sens ? J’en doute beaucoup.

En plus, ils risquent, si l’habitude s’installe, de devenir complètement esclaves. Et, nous le savons bien, de nombreuses fautes d’impuretés naissent par le simple regard, l’imagination se chargeant de faire le reste ensuite.

Que peuvent-ils faire ?

Profiter de cette mauvaise aventure pour dire « STOP ». Il est encore temps de tout arrêter avant que l’habitude ne s’installe, puis la dépendance. Merci Maman d’avoir mis ton nez là où il ne fallait pas, grâce à toi la spirale infernale n’aura pas lieu.

Profiter de cette aventure pour parler de ce sujet, si j’en ai besoin, sans honte.


Profiter de cette mauvaise aventure pour faire un examen de conscience : devant Celui qui est toute miséricorde, je me reconnais pécheur et je vais, comme le fils prodigue de la Parabole, retourner vers le Père et lui dire : « J’ai péché ». Une bonne confession me permettra de retrouver ma dignité d’enfant de Lumière. Malgré une chute, le combat n’est pas perdu !

Profiter de cette aventure pour rester sur mes gardes et très prudent. Fuir tous les dangers et toute tentation, dans ce domaine il n’y a pas d’autres tactiques. Demander et prier Celle qui est la Mère de toute pureté, la Vierge Marie, de me protéger et de me garder sur les chemins de ma vie.

 

 

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