Pas trop tôt parce qu’il y a un âge pour tout, un âge viendra, un moment viendra ou vous pourrez dire oui pour toujours mais aujourd’hui vous êtes vous à l’âge de la construction des amitiés. Les garçons, il faut que vous appreniez à dire oui, il faut que vous appreniez à vous décider. Vous, Mesdemoiselles il faut que vous appreniez à patienter. Toute l’éducation revient à ces deux questions. Il faut apprendre aux garçons à se décider et aux jeunes filles à patienter. Et plus les jeunes filles sont impatientes et plus les garçons sont indécis ! Et plus les garçons sont indécis et plus les jeunes filles sont impatientes ; et c’est comme ça qu’on a des jeunes gens de 30-35-40 ans qui ne sont toujours pas décidés avec des filles qui pleurent parce qu’elles n’ont toujours pas trouvé.
Pourquoi ? Parce qu’on a commencé trop tôt. Parce qu’on a cru qu’on pouvait faire des liens d’amour alors qu’on en était encore à la fondation. Et quand fait les fondations d’une maison, on ne voit pas encore les fenêtres ! Mais on sait bien que les fondations sont essentielles sinon on est comme cet immeuble en Corée, pouf, il est intact mais à l’horizontal, il ne sert plus à rien, on ne peut plus l’habiter. Il faut des relations claires.
Mesdemoiselles s’il vous plaît, laissez le temps aux garçons de savoir ce qu’ils veulent. Vous êtes mures plus tôt qu’eux et c’est normal, le Seigneur la voulu comme ça parce que vous êtes là pour les aider ; Dieu a donné Ève à Adam pour qu’il réalise ce pour quoi il était fait, et il est fait pour se donner. Il faut que lui, il est en face de lui une jeune fille pour comprendre sa vocation : sa vocation c’est le don ! Les jeunes filles doivent patienter pour laisser le temps au garçon de savoir ce qu’il veut ; il y a des garçons qui sont déjà bras dessus- bras dessous avec une petite amie, ils ont même pas répondu au Bon Dieu pour savoir la question essentielle de leur vie : que vas-tu faire de ta vie ? Comment vas-tu répondre à la vocation de ta vie ? Ils ont les yeux qui tournent comme ça dans les orbites parce qu’il y a une fille qui leurs font les yeux doux ! Mesdemoiselles ce n’est pas bien, laissez aux garçons le temps, laissez le temps aux garçons de se lancer dans la vie.
Je vois des garçons qui sont des garçons qui sont des garçons biens, des garçons forts, qui ont des tripes ; ils sont comme des, quand j’étais petit je faisais des bêtises en classe, c’était un jeu très amusant, vous savez vous prenez un gros hanneton et un cerf-volant, vous savez les gros insectes qui font pffffff quand ils volent et vous lui percez la queue avec un fil de pêche très fin et puis vous l’attachez à un bureau, et puis pffffff et il vole comme ça dans la classe ; j’ai de temps en temps des garçons qui sont eux aussi comme ça qui volent et ils ont un fil à la patte ! Et au lieu de s’en aller loin, haut, pour voler, pour avoir une grande vue sur le monde, sur leur vie, sur leurs exigences ; ils sont arrêtés, ils ont des vies petites. C’est épouvantable des vies petites, il faut avoir une vie grande ! Ils pourraient rendre heureux une femme, construire une famille forte ! Et au lieu de ça, zéro. On fait des petits sauts de puces, on est diminué, pourquoi ? Parce que des garçons qui pourraient prendre de l’ampleur, et c’est vous Mesdemoiselles qui en tireriez les bénéfices, des garçons qui sont collés, attachés avec un fil à la patte.
Pas trop tôt, pas trop vite ; le temps ne respecte pas ce qu’on fait sans lui. Ce n’est pas moi qui l’ait dit mais je trouve cette formule est belle. Cette formule là je ne l’ai pas inventé. Le temps ne respecte pas ce qu’on fait sans lui.
Aujourd’hui dans notre monde, on a une formidable illusion du temps réel, on veut tout tout de suite ! On a des moyens de communication temps réel : on t’envoie un mail il faut que tu répondes dans la seconde, eh oh s’il te plaît ! Un moment ! On ne fait pas prendre le temps des choses, on ne sait pas prendre les temps des conversations, on ne sait pas prendre le temps des silences, c’est pour ça que les conversations téléphoniques sont épouvantables ! Épouvantables ! Les conversations téléphoniques empêchent le silence ! Or c’est le silence qui est le plus important dans une conversation ! Le silence ou on laisse descendre, le silence qui dure des jours, des semaines, parfois des mois pour que ça décante, il faut laisser décanter. Le bon vin, il faut qu’il vieillisse, il faut qu’il mûrisse, il faut qu’il décante.
Il y a des garçons et des filles qui se rencontrent à une soirée, dès le lendemain matin, ils se retéléphonent pour se voir le soir ! Et on commence les confidences, et on a déjà fait des noeuds principaux qu’on ne pourra plus défaire après ! « Mon père, est-ce qu’à 17 ans, à 19 ans ; on peut savoir si c’est la femme de ma vie ? ». Mais non ! On ne peut pas savoir, c’est pas grave, ce n’est pas épouvantable ! On ne peut pas savoir ! Peut-être ?! Peut-être ?! Mais peut-être pas ?! Comment je saurais ? Plus tard, en te gardant, en menant ta vie. N’entre pas, n’entrez pas trop vite dans les confidences, n’entrez pas dans les noeuds qu’on noue, qu’on serre pour être sûrs qu’on ne pourra plus les défaire !
Et puis un jour on dira, « bah de toute manière, mon père on ne peut plus faire autrement ! » Ah, et donc on n’est pas libres ? Eh ben non, on a créé des liens, des liens affectifs, des liens peut-être corporels et sexuels qu’on ne peut plus défaire. La machine s’est emballée, la bouilloire boue à gros bouillons, on ne sait plus ce qu’il y a dedans ! On a le nez sur le carreau, on ne voit plus ce qu’il y a sur le carreau. Pas trop vite !
Pas trop vite les confidences ! Un temps viendra pour les confidences. Les confidences, je les réserverai à celle qui sera le trésor de ma vie, je les réserverai à celui qui sera le trésor de ma vie ! Il faut passer de la confidence au secret mais pour qu’il y ait secret, il faut qu’il y ait de la place pour le secret. Est-ce que vous êtes capables de garder un secret ? Est-ce que vous êtes capables de garder les secrets ? Ça c’est la grande manière de vérifier si on est capable de prendre le temps. Garder un secret qu’on ne dira à personne, qu’on garde le temps qu’il faudra.
Je connais des garçons qui ont patienté plusieurs années avant de dire à une jeune fille ce qu’il éprouvait pour elle parce qu’ils ne savaient pas encore comment orienter leur vie profondément ; ils se sont gardés, ils n’ont rien dit, ils n’ont rien fait qui aurait pu prêter à confusion ! La première devise du bon soldat ! Vous savez ce qu’on apprend au premier stage de caporal ? Moi, je suis passé par là ; premier stage, première devise : voir sans être vu ! Un garçon me dit « j’ai rencontré une fille », « ouhhhhhhhhh », « qu’est-ce que je fais ? ». « Planque toi, regarde, ne te montre pas, ne te dévoile pas ».
Mais il y a des garçons qui dès la première soirée, ils ont dit : « oh, je t’aime ! Je crois bien que c’est plus que de ‘l’amitié ! ». « Bah, tu parles ; l’amitié il n’a pas même pas eu le temps de la faire ! ». « Je crois que je t’aime », eh alors ? Qu’est-ce qu’on va en faire ? On va se marier ? Oh, non, ce n’est pas encore l’âge ! Alors qu’est-ce qu’on va en faire ? « On va cheminer ensemble ». Tu parles ! Qu’est-ce que ça veut dire cheminer ensemble ? « Eh ben, mon père, on va se découvrir ! ». « Eh bien, découvrez-vous dans l’amitié ! ». « Faites des trucs ensemble, en groupe ! ». « Faites des trucs, mais il y a tout à faire, tout à faire ! ». Eh faites des trucs ensemble, l’amitié est large !
C’est une de mes grandes amies, c’est un de mes grands amis mais ce n’est pas ma petite amie, mon petit ami. Et pourquoi « mon » ? Petit, c’est ridicule ! Je n’arrive pas à comprendre comment on peut trouver ça bien d’avoir un petit ami ?! Je ne peux pas supporter ce qui est petit, je suis désolé ! Mais moi j’aime la grandeur ! Eh, je pense très sérieusement qu’on ne fait pas de grands projets avec un petit ami ! On fait des grands projets avec un grand ami, avec une grande amie ! Un temps viendra, pour le moment : discrétion, pour le moment : secret, pour le moment : repos.
Pas trop tôt, pas trop vite ; alors s’il vous plaît, pas trop près. Je voudrai reprendre une grande phrase de Jean-Paul II, c’est une de ses premières phrase de son pontificat à Paris quand il est venu en 81 : « que les gestes de votre corps soient le reflet de votre coeur ». Je vous le demande n’entrez pas dans ce qui vous trouble. Attention, attention aux gestes qui engagent.
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