Beauté, signe, langage, prophétisme : c’est avec des mots forts que Jean-Paul II rendait compte de la grandeur des corps de l’homme et de la femme. Un éclairage précieux pour mieux aimer son corps et celui de l’autre.
Une femme est toujours sensible à la patience de son mari, capable de calmer son ardeur quand le réveil de son propre corps est plus lent. Réciproquement, un homme éprouve un profond réconfort (les “psys” parlent même de « réparation ») dans l’accueil physique offert par sa femme. Savent-ils en ces instants que leurs corps exercent un don de prophétie ?
Une union à l’image de l’amour divin
Cette idée originale d’un « prophétisme du corps » dans la vie conjugale nous vient de Jean-Paul II. Il l’explique ainsi : « L’être humain, non seulement parle avec le langage du corps, mais aussi, en un certain sens, permet au corps de parler pour lui et de sa part à lui, je dirais en son nom et sous son autorité personnelle. » (1) Dans le mariage, ce langage est le signe visible de la communion des personnes. Le corps de chacun est prophète pour l’autre, « parle » à l’autre. Il lui donne un message à découvrir, à décrypter.
Le langage du corps n’enferme pas le couple sur lui-même. Il l’ouvre à un message plus grand que lui. Le prophète porte toujours un message qui le dépasse, qu’il ne comprend pas immédiatement.
« L’être humain porte l’image divine imprimée dans son corps » (2) rappelle encore Jean-Paul II. En parlant le langage du corps, l’homme et la femme s’ouvrent au mystère de l’amour divin, puisque c’est dans leur complémentarité corporelle qu’ils sont image de Dieu.
Le mystère du mariage
Ce mystérieux message se révèle progressivement tout au long de la vie. C’est pourquoi, « il est nécessaire que le langage du corps soit relu dans la vérité » (3). La théologie et la sexologie, chacune à son niveau de profondeur, se trouvent d’accord pour conseiller le même exercice de relecture au couple.
Découvrir cette mission prophétique du corps, à la fois humaine et divine, est une voie pour aimer, pour accepter son corps comme celui de l’autre. On comprend alors qu’il n’y a pas de concurrence entre la relation sexuelle du couple et la vie spirituelle. Le conjoint n’est pas un obstacle pour aimer Dieu. Le corps non plus, si on ne lui retire pas sa mission prophétique. « Le corps en effet, et seulement lui, est capable de rendre visible ce qui est invisible : le spirituel et le divin. (4) » C’est le mystère du mariage. C’est toute la beauté spirituelle du corps.