« Mon mari travaille à l’étranger. Il part parfois pour plusieurs mois. Comment vivre cette difficile séparation ? »

Il n’y a pas que les femmes de marins au long cours qui doivent accepter de longues séparations. De plus en plus, avec la mondialisation des échanges, des hommes (le plus souvent) doivent quitter leur famille pour aller travailler au loin. Ils n’ont pas forcément choisi cette situation, imposée par leurs entreprises, ou par les nécessités économiques.

Les cas de figure sont extrêmement variés. Partent-ils très loin ? Pour le de longs mois ? Dans des pays à risques ? Pour un travail valorisant ? Et peuvent-ils revenir souvent ?

Ces longues séparations sont essentiellement une souffrance au niveau affectif. (Une souffrance qu’on doit cependant relativiser quand on songe à la souffrance du couple qui assume une maladie grave ou la perte d’un enfant.) La solitude du mari, qui mange au restaurant, un journal à la main, ou qui prépare son repas dans son appartement d’emprunt, est source de spleen, autant que de regret de toutes les attentions de l’épouse.

La solitude de la femme, malgré la présence des enfants lorsqu’il y en a, n’est pas moindre, car elle désire plus que l’homme une présence continuelle de l’être aimé à ses côtés. Elle ressent aussi cette solitude au niveau éducatif – devant assumer le rôle paternel, elle souffre du poids des responsabilités, et parfois se durcit pour faire face.

Une autre cause de souffrance est pour certains couples le manque de confiance. Il est facile de grossir à distance les occasions de tentations rencontrés par le conjoint. Comme s’il n’y avait pas autant de risques d’adultère dans son milieu de travail en France qu’à l’étranger ! « Si tu cherches ici ou là-bas, tu trouves, disait un mari, mais si tu ne cherches pas ici, tu ne cherches pas là-bas ! » Le mari qui a un brin de moralité sait de plus qu’une aventure passagère revient à faire de la personne de rencontre un objet jetable ! Du côté de l’épouse, en général, la tentation est minime si elle aime et se sent aimée.

Enfin, les conjoints séparés souvent envahis par la peur. Peur de l’épouse pour son mari quand elle le sait dans un pays troublé ou sous des cieux peu cléments. Peur du mari pour sa femme et ses enfants sachant qu’il n’est pas sur place pour les protéger.

 

La séparation révèle l’intensité de l’amour

Ces séparations ont quand même des aspects positifs. A commencer par les avantages financiers qu’offrent les primes d’éloignement, qui permettront des investissements utiles pour l’avenir.

La séparation révèle aussi et surtout l’intensité de l’amour. On apprécie encore plus ce dont on manque ! Ces séparations autorisent un échange épistolaire où l’on peut confier sur le papier des sentiments profonds qu’on n’exprimerait peut-être pas de vive voix.

Par ailleurs, l’éloignement permet souvent à chacun de développer sa personnalité. La femme montre combien elle est capable de prendre des initiatives et de faire face à des situations qui l’obligent à se dépasser. Le mari, lui aussi, a « là-bas » l’occasion de « faire ses preuves ». Il assume des responsabilités qu’on ne lui aurait peut-être pas confiées en France. Il s’enrichit des rencontres avec des cultures différentes. Si, en plus, il a une action caritative ou missionnaire, il devient la fierté de sa famille, qui suit de loin son action.

Enfin, la séparation comporte un versant agréable – le plus apprécié : les retrouvailles. A consommer sans modération !

 

Entretenir une communication constante

Pour gérer au mieux la séparation, il importe au départ d’en avoir bien étudié les raisons, et de se préparer – l’épouse, au « vide » des premiers jours ; le mari, aux inévitables déceptions qu’engendrera cette nouvelle situation.

Ensuite, il s’agit d’entretenir une communication constante. En premier lieu, dans la prière qui unit par-delà les distances, en se fixant par exemple un rendez-vous quotidien à une heure précise, pour être en réelle communion. Puis, grâce à ces merveilleux fax, Internet et téléphone portable, qui permettent de traverser la planète.

Mais s’ils ne servent à transmettre que de brefs « Tout va bien… embrasse les enfants », ils seront moins utiles qu’une belle lettre, illustrée par un poème d’amoureux ! Quand Jésus nous a quittés à l’Ascension, il nous a laissé sa « lettre d’amour », son Evangile, sans lequel nous serions dans un manque terrible.

Il est conseillé aussi d’emporter avec soi un objet symbolique de la présence de l’autre, ou de laisser chez soi un objet symbole de la sienne. Le symbole est un pont jeté par-dessus l’absence. Le plus courant est la photographie. Mais un peu d’imagination n’est pas interdit : « Emporte ce caillou, ramassé sur la plage d’Etretat, lors de notre voyage de noces. Quand tu le verras, tu te rappelleras combien je t’aime ! »

Il est des cas où l’épouse peut avoir la possibilité de rejoindre quelques jours son conjoint. Il est bon de ne pas trop calculer à la dépense. Certains rendez-vous n’ont pas de prix.

Enfin, dans la mesure où les époux apprennent à la fois à vivre seuls (et non ‘’scotchés’’, comme le bébé à sa mère, car être adulte, c’est être capable de vivre la solitude), dans la mesure où ils rejoignent d’autre part des associations, des communautés ecclésiales (il y a des chrétiens sur tous les continents), ils peuvent vivre ce temps de séparation avec une certaine sérénité.

 

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