Voici le temps de Pâques. Pâques, fête de la vie. Renaissance du cycle végétal et fécondité des troupeaux. Chaque année, sous nos latitudes notre plus grande fête chrétienne revient en même temps que le printemps, et colore ce temps particulier de l’énergie de cette vie qui repart après le temps de sommeil hivernal. Et si nous décidions de faire vivre à notre couple une belle saison de printemps ? Et pourquoi pas une résurrection ?
Le sable mou des non-dits
Le carême a peut-être été l’occasion d’être plus attentif à notre relation. De prendre du temps ensemble, de s’accorder les pardons sollicités et les attentions attendues. C’est l’aventure qu’ont vécue Jacques et Cécile qui sont allés au désert – réellement – dans le sud tunisien, offrir à leur couple une cure de vérité.
Une semaine au pas des chameliers et de leurs dromadaires, pendant laquelle ils ont exploré leur relation conjugale sous toutes les coutures – et sous le regard bienveillant de Dieu, guidés par de courts enseignements proposés matin et soir et encouragés par la présence d’autres couples chercheurs, comme eux, d’un approfondissement de leur lien. Où en sommes-nous du sens de nos vies ? De notre couple ? Où en sommes-nous de nos intimités ? De notre tendresse ? de notre confiance mutuelle ? Quel temps donnons-nous à notre couple ?
Une visite qui n’a pas été de tout repos, chaque pas s’enfonçant dans le sable mou des non-dits, sous le soleil brûlant des blessures jusqu’alors cachées. Un pas devant l’autre jusqu’au bivouac. Il a fallu tenir le rythme. Mais à l’arrivée, la beauté de la halte et le repos après l’effort. D’autant plus appréciées que le chemin a été ardu.
Au désert, la grande solidarité des êtres côtoie l’extrême aridité du sol. Mais à bien y regarder, de ce sol brûlant et sec peuvent naître avec une étonnante rapidité de minuscules et fières pousses. Un peu d’eau et hop ! la petit tige surgit. Quelle force de vie !
Nous avons-nous aussi, dans nos couples, cette possibilité de déploiement d’énergie. Un changement de contexte peut permettre un autre regard sur la relation à son conjoint, une remise en cause de ses évidences… Mais nul n’est besoin d’aller si loin, même si le déplacement au désert, lieu si chargé spirituellement, est immédiatement porteur. L’essentiel est d’aller à la rencontre de son conjoint, sans détours.
Trouvons le désert qui permettra la rencontre de nos êtres intérieurs. « Je l’emmènerai au désert, et la je parlerai à son coeur » (Osée, 2, 16). Allons puiser à la source, cet amour qui nous est donné sans mesure et que nous avons choisi de vivre. Alors nous pourrons nous ouvrir à la fête. Alléluia !