Actuellement, nombre de femmes n'arrivent à retrouver un moment leur vocation familiale qu'au prix d'arrêts de travail, parfois même de pensions d'invalidité. Quand elles sont bien "cassées", elles obtiennent le droit de rentrer chez elles. Mais la "victoire du progrès" n'arrête pas sa marche triomphale. Bientôt, la femme ne sera plus exonérée de travail de nuit. Bravo ! (...)

Certaines femmes sont plus chanceuses. Monsieur gagne bien sa vie. Madame a réussi des études supérieures avant de se marier. Après son doctorat de chimie, elle a quitté avec regret le laboratoire pour trois ou quatre années peu gratifiantes de couches-culottes. Bien vite, elle veut s'en libérer pour une activité intellectuelle plus intéressante. Commence une période merveilleuse. Elle travaille à mi-temps: le matin, le laboratoire retrouvé; l'après-midi, la maison. Elle est une femme comblée. Attention, la vie avance!

Les enfants deviennent plus grands et demandent moins de temps. Dans son travail, elle acquiert de l'expérience. Elle a maintenant envie d'approfondir un sujet qu'elle aime bien. Une opportunité se présente: uns firme privée lui propose de se spécialiser sur ce même thème, avec un meilleur salaire. Il lui faudra travailler à plein temps. Elle accepte. C'est fait: elle n'aura plus d'enfants, mais un plan de carrière. Au fil des années, elle a de grands succès professionnels. Elle est connus dans les congrès. Il n'y en a pas une comme elle pour diriger trente bonshommes sur l'objectif qu'elle a fixé. Au fil des années, elle s'est aussi quelque peu brûlé les ailes, parce que l'ambition impose de rudes combats. Elle a été trahie plusieurs fois. Ces coups violents, elle en a parlé à table, le soir, à la maison. L'un de ces soirs, elle n'a pas remarqué que son aîné, morose, n'avait pas d'appétit. A quatorze ans, il vivait son premier chagrin d'amour. Pourquoi en parlerait-il? Maman est trop occupée, elle ne remarque rien et il voudrait tellement qu'elle remarque quelque chose. Quand sa vie professionnelle devient trop âpre, il arrive à maman de se souvenir qu'autrefois, elle avait vaguement souhaité avoir un ou deux enfants de plus.

Morale de l'histoire : l'ambition professionnelle ne libère pas. En cette matière, il n'y a pas de raison que ce qui est vrai de l'homme ne le soit pas de la femme. L'ambition est , pour les hommes, la première cause de leur absence de la famille. Le travail professionnel est source d'épanouissement pour la personne humaine, homme ou femme. Y progresser rend heureux, mais pas n'importe comment ni à n'importe quel prix. Si nous voulons être heureux en famille, nous devons choisir. Un proverbe dit: "On ne peut pas avoir le beurre et l'argent du beurre." Nous devons ordonner nos priorités, voir comment elles s'articulent entre elles, les garder à l'esprit notre vie entière, et nous les rappeler dans les moments difficiles pour guider nos choix. Donc:

- priorité nº 1: la construction de la famille,

- priorité nº 2: le progrès professionnel.

La deuxième est au service de la première.

Alors, nous entamons les luttes professionnelles nécessaires avec détermination, parce que nous en voyons la finalité ultime, le service de la famille. Nous distinguons avec clarté de quelles bagarres inutiles il est sage de nous retirer. Si nous sommes souvent obligés de nous absenter de la maison, nous emmenons la famille dans notre coeur. (...)

Souvent, les enfants rappellent eux-mêmes l'ordre des priorités à leurs parents. Quand Marie, ma deuxième fille, avait deux ans, je devais passer un concours hospitalier. Nous habitions un tout petit appartement, dans lequel nous nous entassions à six. La salle à manger était mon bureau. Un accident de voiture récent m'avait abîmé la main. Je ne pouvais ni prendre de notes, ni faire de résumés, et la date de l'épreuve approchait. Il était six heures du soir, l'heure des bains. Je m'échinais sur un gros manuel de psychiatrie, pendant que les enfants hurlaient, se chamaillaient et riaient. Bref, je n'en pouvais plus. Ne sachant plus à quel saint me vouer, j'ai abandonné le manuel, et, déprimé, suis allé m'allonger sur le canapé. Je fermais soigneusement les yeux pour que les enfants croient que je dorme et me fichent la paix. J'avais un travail si important pour l'avenir! Ne pourraient-ils pas s'en rendre compte, au moins un peu? Je n'ai pu me livrer à mes rageuses pensées que cinq minutes. Marie me secouait pour me forcer à regarder le trésor qu'elle avait déniché. C'était un morceau de papier découpé dans un magazine. Elle voulait que je lui lise ce qui était écrit dessus. Je me forçais à lui sourire, et lu à ma grande stupéfaction une citation de Jean-Paul II: "Ne croyez pas que, dans votre vie, vous puissiez faire quelque chose de plus important que d'être un bon père chrétien ou une bonne mère chrétienne." Quel choc! Marie ne savait pas lire et avait trouvé ce bout de papier oublié dans un fond de tiroir. L'Ange de Dieu m'avait parlé. J'avais eu une communication directe avec le Ciel. J'avais retrouvé la paix. Depuis, je n'ai jamais plus oublié l'ordre des priorités. Merci, Marie.

Extrait de "Etre heureux en famille" du Dr Dominique Megglé, Editions Droguet-Ardent, 1995

 

 

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