Les vacances, les vraies… Celles qui permettent de se retrouver nous donneront de voir l’autre avec des yeux neufs, de retrouver le regard qui me l’a fait choisir, il y a quelques années. A cause de la fatigue peut-être, de la monotonie de notre quotidien sans doute, de l’accumulation des non-dits certainement, l’élan amoureux qui me poussait vers lui d’un cœur joyeux et généreux me semble avoir totalement disparu. Est-il possible de ressentir à nouveau cet élan ? Ou est-ce le privilège de la jeunesse ? Jeunesse que je n’ai plus, ce qui me condamnerait à ne plus pouvoir aimer… Souvenons-nous, cet élan amoureux me poussait à la suivre alors jusqu’au bout du monde.
Aimer, c’est servir
Et si la vérité de l’amour se situait là, dans cette capacité à faire n’importe quoi pour l’autre ? Aimer, c’est vouloir le bonheur de l’autre. C’est l’écoute de l’autre qui me guidera et me fera connaitre ses attentes, ses joies ou ses soucis au travail, ses déceptions, ses envies, et ses peurs parfois aussi.
Oui, mais mon mari ne me dit rien, alors comment être à l’écoute d’une parole qui ne se dit pas ? Les mille délicatesses qui naissent dans le cœur de celle qui veut aimer permettront à la parole de mûrir et donc de se dire. Ne craignons pas au cours de ces vacances de beaucoup aimer, c'est-à-dire de beaucoup servir. Le bonheur conjugal est à la clé.
Voir l’autre avec des yeux neufs, c’est aussi retrouver ce regard d’admiration que j’avais devant mon tout-petit devenu l’enfant qui me fatigue par son insolence, son désordre. Retrouver un regard d’admiration, prendre le temps d’observer mon enfant tel qu’il est vraiment, ce qui le rend unique, ses qualités propres que je peux admirer.
Cette spirale négative a pu être la conséquence de mon manque de temps : j’ai pu exiger, mais sans avoir pris le temps de faire supporter à mon enfant les conséquences de sa désobéissance, de son insolence, de son désordre, car c’est plus rapide de faire à sa place. Eduquer, c’est accepter de perdre du temps pour en gagner plus tard. Le bonheur filial est à la clé.
Voir mes enfants avec des yeux neufs, c’est prendre le temps de faire vivre les frères et sœurs ensemble, de les aider à construire l’amitié frère/sœur. Amitié indispensable à l’adolescence pour que notre enfant se sente aimé au sein même de la fratrie. S’aimer entre frères et sœurs, c’est se sentir concernés les uns par les autres, avec les joies et les peines. Ne revient-il pas aux parents d’être le chef d’orchestre de cette belle symphonie familiale ? Le temps des vacances ? Un temps de festival…