Avec l’année nouvelle resurgit dans beaucoup de couples l’attente d’un renouveau. Le plus souvent chez les épouses d’ailleurs : combien de femmes espèrent en effet que leur mari va changer au cours de l’année qui commence ! Va-t-il finir par comprendre ce que toute la famille attend de lui ?
Surtout que ce n’est pas faute de lui avoir dit et redit : « Ne pourrais-tu pas lever le pied dans ton travail pour consacrer plus de temps à la famille ? ». Ou bien « Quand réaliseras-tu que j’ai souvent besoin qu’on parle de nous, de notre couple, de nos problèmes ? « , « Te rends-tu compte de la place que tu donnes à ta mère ? », « J’aimerais tant que tu m’accompagnes à la messe de dimanche ». Ou encore : « Pourquoi tout le monde dit qu’à l’extérieur tu es gentil et attentionné, alors qu’à la maison tu es si souvent de mauvaise humeur ? », « Tu me promets depuis des années un voyage en amoureux, et j’attends toujours », « Tu étais si tendre pendant nos fiançailles, est-ce que je peux espérer retrouver ces moments de bonheur ? », « Quand on s’est connus, je voyais bien tes défauts, mais je pensais que je te changerais », etc.
On pourrait faire défiler à l’infini la multitude des désirs inassouvis de l’univers féminin, désirs qui se heurtent naturellement à la prodigieuse force d’inertie des maris, lorsqu’ils se considèrent comme victimes d’un harcèlement non fondé.
Mais alors, l’épouse déçue doit-elle cesser d’espérer un changement de comportement de son mari ? Doit-elle se résigner à vivre avec un conjoint immuable ? Ce serait penser que l’être humain n’a pas de possibilité d’évoluer.
Une invitation sans contraintes
En revanche, il est des attitudes de l’épouse qui produisent l’effet contraire. Ainsi, vouloir changer à tout prix l’autre, et ce, par tous les moyens (il en est de même avec l’adolescent qu’on veut formater), ne peut que faire naître une « résistance » chez le conjoint. En conséquence, il importe dans un premier temps d’accepter l’autre tel qu’il est. C’est peut-être paradoxal, mais on devient en effet capable d’évolution quand on est d’abord accueilli, aimé tel qu’on est. Pour preuve, une femme me disait : « Pendant vingt ans, j’ai essayé de changer mon mari. J’y ai renoncé… et il a changé ! »
Est-ce à dire qu’il faut cacher ses désirs ? Certainement pas. Il importe surtout qu’ils ne soient pas perçus comme des ordres déguisés, ce qui est trop souvent le cas, mais comme une invitation non contraignante : « J’aimerais que tu entendes ma demande, mais je t’aimerai autant si tu ne le fais pas. Tu es libre, et si tu le dais, ce n’est pas par obligation, c’est un cadeau, cadeau de l’amour que tu as pour moi ».