La génération Y (jeunes nés entre 1980 et 2000 environ) est paradoxale. C’est une génération éminemment relationnelle. Et pourtant, beaucoup de jeunes doutent de la relation (amicale ou amoureuse).

Que peut-on véritablement en attendre ? Peut-elle être sincère, désintéressée, durable ? Ce doute peut devenir poison. Comme il me semble si difficile de trouver le bonheur dans la relation à l’autre, je me protège. Le risque est alors de ne plus rechercher dans la relation qu’un certain confort égocentrique. L’objectif relationnel devient alors la réalisation de soi. Finalement, je ne m’engage dans la relation à l’autre que si je « me sens bien ».

Ce fonctionnement ne favorise pas la maturité affective. Très souvent, les amitiés se font et se défont très vite. Fusionnelles, on ne croit pas véritablement qu’elles peuvent durer. On l’espère vaguement mais avec l’impression qu’au fond, cela ne dépend pas vraiment de nous.

D’autant plus difficile que cette amitié s’exprime publiquement, sur les réseaux sociaux. On peut aussi détruire une amitié pour avoir claché son ami sur Facebook. Facebook fonctionne comme une place publique, voire comme un lieu d’exhibition qui ne favorise pas l’intimité dans laquelle se construisent les amitiés. Oser être soi pour oser l’amitié.

 

Point de vigilance : si la relation à l’autre s’envisage d’abord comme une recherche de son propre épanouissement et non comme un chemin de bonheur passant par un don de soi réciproque, on peut difficilement croire que le don total de sa vie à Dieu peut combler une vie.

Opportunité : L’immaturité affective laisse une insatisfaction douloureuse. L’expérience de relations versatiles ne comble pas, ce qui est une véritable souffrance. Lorsque les jeunes rencontrent des couples, des prêtres, des consacrés qui témoignent d’une authentique joie, cette crainte tombe progressivement. Dans l’accompagnement, la confiance et le regard d’espérance portés sur le jeune lui permettent d’oser vivre la relation à l’autre en vérité. L’expérience d’une vie fraternelle, par exemple dans les foyers d’étudiants ou le scoutisme, est une condition très favorable à la construction de solides amitiés.

 

L’importance du ressenti

Le « ressenti » est au cœur de la vie des jeunes. Comment est-ce que je vis les choses ? Ce peut être aussi la dictature des émotions. Je ne vois pas pourquoi faire des efforts pour quelque chose où je ne me sens pas bien.

Ainsi lors d’un entretien avec un étudiant qui avait « séché » la soirée hebdomadaire du foyer alors que la participation à cette soirée fait partie des engagements qu’il a acceptés dans la charte de vie, tandis que lui est expliqué combien le respect de cet engagement est nécessaire, il répond, en toute sincérité qu’il ne comprend pas pourquoi. Pour lui, participer à cette rencontre alors que le cœur n’y était vraiment pas ce soir-là aurait été un acte hypocrite. Cette situation est particulièrement éclairante sur l’importance que les jeunes accordent à ce qu’ils ressentent. Finalement, ce qui avait prévalu, dans sa décision, était de se sentir bien, cohérent avec sa valeur de sincérité.

 

Point de vigilance : notre société véhicule cette fausse idée qu’un acte est juste dès lors que le sentiment qui le conduit à poser cet acte est sincère. La sensibilité émotionnelle peut donc, parfois, obscurcir le discernement et brouiller les repères.

Opportunité : cette capacité des jeunes à identifier et dire leurs émotions peut les aider à comprendre ce que les autres ressentent et à mieux les rejoindre. Si elle ne dérive pas vers la justification systématique des actes posés par l’autre au nom de la sincérité du ressenti, cette empathie peut surtout se transformer en authentique compassion.

 

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