« Les jeunes filles sont l'image précieuse de notre mère lorsqu'elle avait notre âge. Petites ou grandes, blondes ou brunes, elles sont claires, nettes et saines, et Dieu lui-même doit sourire lorsqu'Il les voit passer. Plus tard seulement, lorsque tu seras plus mûri, tu découvriras parmi elles, ta femme de demain. Aujourd'hui, considère-les tout simplement comme de franches compagnes. Une éducation faussée nous a trop souvent appris à ne voir dans la femme qu'une occasion de péché, au lieu d'y déceler une source de richesses. Mais sœurs, cousines, amies, camarades ou cheftaines, les jeunes filles sont les compagnes de notre vie, puisque dans notre monde chrétien nous vivons, côte à côte, sur le même palier. Sans doute la camaraderie entre garçons et filles est chose infiniment délicate, qu'il faut mener avec prudence et régler chacun pour soi à sa propre mesure. Mais c'est un manque à gagner certain que de négliger ce don de Dieu que sont les vraies jeunes filles. Elles ont une vertu de pureté dont le rayonnement nous est salutaire, à nous qui devons batailler sans cesse pour maintenir en nous cette même pureté. […] La présence des jeunes filles écarte grossièretés et lourdeurs. Certaines d'entre elles, rencontrées aux heures mauvaises, vous clarifient littéralement l'âme. Nous sommes de grands garçons maladroits et patauds. Les jeunes filles nous forcent à la politesse et à la courtoisie. Leur grâce nous allège et rétablit l'équilibre. Nous sommes trop cérébraux. Les jeunes filles comprennent d'un seul coup avec leur cœur ce que nous disséquons péniblement avec notre raison. Leur présence est un apaisement. Elles sont un sourire et une douceur dans notre cercle de luttes.
Mon Dieu, faites que nos sœurs les jeunes filles soient harmonieuses de corps, souriantes et habillées avec goût. Faites qu'elles soient saines et d'âme transparente. Qu'elles soient la pureté et la grâce de nos vies rudes. Qu'elles soient avec nous, simples, maternelles, sans détours ni coquetterie. Faites qu'aucun mal ne se glisse entre nous. Et que, garçons et filles, nous soyons, les uns pour les autres une source, non de fautes, mais d'enrichissement ».