Marcel : Nous avons 89 et 90 ans et sommes mariés depuis plus de soixante-cinq ans. Et nous nous aimons toujours !
Comment est-ce possible ? C’est beaucoup plus simple qu’on ne le croit ! Tout dépend de notre conception de l’amour. Pour nous, aimer, c’est être heureux de rendre l’autre heureux. C’en est presque égoïste ! Alors, nos propres désirs, qui pourraient venir contrecarrer le bonheur de l’autre, ne paraissent plus prioritaires. Si vous misez tout sur le bonheur de l’autre, il n’y a pas de raison que cela ne dure pas !

Georgette : Bien sûr, cela demande un oubli de soi qui n’est pas toujours facile. Certaines questions peuvent même être sources de conflits graves. En ce qui nous concerne, nous savions, en nous mariant, que nous étions d’accord sur
l’essentiel : la religion, la conception de la famille, l’éducation des enfants, les amis, etc. Ceci posé, un grand nombre
de discussions sont automatiquement évitées. Il reste les petites difficultés de la vie quotidienne, que l’on peut toujours régler si l’on en a véritablement le désir. Dans ce domaine, la franchise est quelque chose d’essentiel : il est très nécessaire de pouvoir tout se dire, de mettre sans attendre ce qui ne va pas en commun, avec le désir de trouver ensemble une vérité qui nous satisfera tous les deux. Le silence n’est jamais une solution.

Marcel : Mais comment concrètement, me direz-vous, rendre l’autre heureux ? Là aussi, c’est très simple. Il faut être aux petits soins. Trouver toutes les occasions de manifester son attention à l’autre. Et le respecter profondément, car la politesse est une règle de base. Et si vous y ajoutez une bonne dose d’humour, vous avez là une recette infaillible ! Nous avons, comme tout le monde, connu des épreuves. Non pas au sein de notre couple mais dans le déroulement même de la vie : une première séparation pour des raisons professionnelles − pendant laquelle nous nous sommes écrit tous les jours − un problème de santé qui a immobilisé ma femme pendant quatre mois après la naissance de notre troisième enfant, la guerre qui nous a séparés deux fois de suite − et là, pas de correspondance possible, en dehors de deux malheureuses cartes postales par mois − la liquidation judiciaire de mon entreprise, etc. Mais dans notre cas, les épreuves n’ont pas menacé notre unité. Au contraire, elles nous ont soudés davantage.

Georgette : Pour nous l’une des plus grandes sources d’unité, ce sont nos enfants. Avec maintenant nos petits et arrières petits-enfants. Parce qu’ils constituent le même objet de préoccupation et d’amour.

Marcel : En 67 ans, notre amour a évolué, bien sûr. Ce que nous éprouvons l’un pour l’autre est différent de l’éblouissement de notre rencontre, ou de l’amour passionné des premiers temps du mariage. Mais il ne s’est pas
amoindri pour autant. Au contraire, je dirais même qu’il s’est enrichi jour après jour de tout ce que nous avons vécu, de tous les souvenirs communs et de cette connaissance très profonde que nous avons l’un de l’autre.


Georgette : Étions-nous faits l’un pour l’autre ? Je ne sais pas si l’expression est très juste. Je crois plutôt que nous nous sommes faits l’un l’autre. Nous avons évolué ensemble, l’un par l’autre. Nous avons la grande chance d’être encore en vie tous les deux et de ne pas souffrir d’infirmités trop graves. Je ne vois plus très bien, mon mari n’entend
qu’avec difficulté, mais comme nous le faisait remarquer une amie récemment : « Vous êtes tellement liés que vous n’avez pas besoin, à vous deux, de plus de deux yeux et de deux oreilles ! »

 

 

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