Bonjour,
J’aimerais tout d’abord revenir sur ce que tu nous dis à propos de la masturbation solitaire. Tu nous dis : “C’est mauvais !“. En fait, il nous est dit dans le YOUCAT (donné à tous les jeunes au cours des JMJ 2011 de Madrid) qu’elle est “une faute contre l’amour, parce que l’excitation du plaisir se fait dans une finalité égoïste qui n’a rien à voir avec l’épanouissement de l’amour dans les rapports normaux entre un homme et une femme’’. C’est pourquoi, le plaisir sexuel recherché pour lui-même est un désordre.
L’Eglise ne diabolise pas la masturbation mais elle nous met en garde pour qu’on ne la minimise pas… La solitude (ainsi que la consommation d’images pornographiques) peut amener à une impasse où la masturbation devient comme une addiction. Contrairement au slogan qui dit : « Pour le sexe, je n’ai besoin de personne, je me le fais moi-même quand je veux »… personne n’est heureux ainsi.
Du coup, si je reprends la question : “une fois mariés“, je retrouve quelques repères qui peuvent nous aider, et tout d’abord, je note quelques éléments de base :
- Rien n’est interdit par l’Eglise sinon de faire l’amour sans amour.
- L’amour des corps est toujours bon quand il est l’expression physique de l’amour profond.
- L’Eglise donne le cap vers lequel l’homme doit tendre pour son épanouissement.
Aux origines, il y a un plan d'amour de Dieu : la plénitude de l'humanité est la communion masculin/féminin. C'est dans cette communion que nous sommes à l'image de Dieu. Et à l'image de l'amour trinitaire.
Toute l'originalité de la démarche est là, dans ce retour aux origines. C'est une vision de la sexualité révélée et non pas une vision naturelle. Impossible, désormais, de dire que l'Eglise est contre le corps et le plaisir !
Toute personne est crée pour l’amour, chacun est appelée à aimer, même si toutes ne sont pas appelées à se marier.
Peut-être ces quelques questions peuvent-elles t’aider :
- Est-ce que ces gestes qui sont posés entre époux sont des gestes d’amour ?
- Quelle est leur finalité ? “Il est dans la volonté de Dieu que l’homme et la femme s’unissent dans le plaisir érotique et sexuel pour se lier l’un à l’autre de plus en plus intimement dans l’amour et pour permettre à des enfants de naître de leur amour.“ CEC cité dans le Youcat. “À vrai dire, le plaisir ne doit pas être pas une fin en soi. Quand le plaisir du couple se referme sur lui-même sans s’ouvrir à la vie nouvelle qui devrait en résulter, il n’est pas conforme à la nature de l’amour.“ J’ajoute très simplement à ces mots qu’un couple chrétien a le droit et le devoir d’être responsable en ce qui concerne son don de transmission de la vie, en pratiquant la régulation des naissances.
- Sont-ils libres et contribuent-ils à la réelle communion des corps et de l’esprit ?
- Respectent-ils le corps de l’autre ? … son désir ? … son plaisir ? (Même quand on est marié, on ne fait pas n’importe quoi avec le corps de son mari ou de sa femme, qui n’est pas un " objet " que je manipule à mon gré. L’autre est une personne à aimer, pas un moyen de satisfaire mes pulsions.)
- Sont-ils purs ? Préservent-ils l’intimité de mon conjoint qui lui est propre, sa dignité, son jardin secret ?
- Sont-ils “chastes“, c’est-à-dire sont-ils beaux et bons, libres, non esclaves de mes passions, ou de mes instincts ?
- Conduisent-ils à l’épanouissement de mon conjoint et de notre amour ? Et-ce pour son bien ?
Hommes et femmes, nous sommes différents dans beaucoup de domaines. C’est le cas pour la façon dont nous percevons nos gestes de tendresse.
La sexualité est une dimension importante du couple, notre corps est beau, notre sexualité est belle et bonne C’est un merveilleux moyen de communication, de dons réciproques. Mal comprise, ou mal vécue, elle peut cependant est facteur de division, c’est pourquoi il est essentiel d’en prendre soin, ensemble …
Reste que la masturbation, seul ou en couple, reste de la masturbation. Le fait que cela soit en couple ne change pas la nature de l'acte.