Existe-t-il un couple qui n’ait pas vécu de conflits, de la petite irritation passagère au gros désaccord qui dure et parait insurmontable ? de ces conflits où chacun se sent pris au piège, englué l’un et l’autre dans son bon droit alors même que la petite voix de la raison essaie timidement de faire émerger un arrêt de jeu.
Selon J. Gottmann, auteur de Les couples heureux ont leurs secrets, il existe deux types de conflits conjugaux : ceux qui peuvent être résolus et ceux qui sont permanents… Il va donc falloir identifier et regarder de près les différents points de désaccord, que chacun puisse adapter son comportement.
Grands principes et petits conflits
Jeanne et Joseph sont venus consulter car ils ne supportent plus certaines façons de faire de l’un et de l’autre et leur quotidien devient un enfer, disent-ils. Un exemple : dans la répartition des taches, c’est Joseph qui débarrasse la table et fait la vaisselle. Ce qu’il fait scrupuleusement à chaque repas. Mais Joseph omet quasiment à chaque fois de ramasser les miettes ce qui irrite voire exaspère Jeanne. Et Joseph de menacer de ne plus assurer cette tâche… Ce petit conflit conjoncturel et tous les autres du même ordre pourront trouver une issue favorable en essayant calmement d’en parler ensemble, en cherchant des compromis et en acceptant, in fine, les imperfections de son conjoint…
Antoinette et Pierre vivent un conflit différent qui les met l’un et l’autre en porte-à-faux avec certaines de leurs valeurs personnelles : ils ne sont pas d’accord sur l’éducation à donner à leurs enfants. Pierre est plutôt libéral, arguant du fait que les enfants ont besoin d’une bonne dose de liberté pour s’épanouir et qu’il est important de ne pas être toujours sur le dos. Antoinette est une inquiète et craint pour sa progéniture. Elle estime, entre autres, qu’elle doit être très surveillée, et veut connaitre à la minute près l’emploi du temps des chers bambins. Antoinette et Pierre ont des visions de l’éducation fort éloignées l’une de l’autre : ils ne se rejoindront sans doute jamais tout à fait, même si chacun fait l’effort de laisser à l’autre la possibilité de mettre en œuvre sa vision de l’éducation.
De la bonne volonté… et autant d’humour !
Reconnaitre ses différences de personnalité et apprendre à vivre avec en y mettant une bonne dose de bonne volonté et au moins autant d’humour est sans doute l’une des clés de la résolution des conflits, qu’ils soient conjoncturels ou permanents. Et respecter l’autre, infiniment. De comprendre son fonctionnement et d’accueillir son ressenti avec tendresse et indulgence. Alors, peut-être, dans ce climat de confiance et d’amour, pourra-t-il envisager de bouger (un peu) ses limites.