« Comment se fait-il que nous nous aimions tant et que pourtant nous soyons continuellement en train de nous disputer ? » Cette parole, bien des couples pourraient la faire leur. Nombre d’entre eux s’étonnent en effet de l’existence d’un amour authentique coexistant avec une agressivité permanente !
S’expliquer sans agressivité
Eliminions d’entrée de jeu le cas des couples sadomasochistes qui se complaisent dans ces disputes, ne fût-ce que pour avoir ensuite le plaisir de retrouvailles passionnées. Essayons plutôt de comprendre comment des couples « sains » peuvent vivre constamment dans un climat de disputes à répétition.
Comme première raison à ces conflits, on met d’ordinaire en avant les oppositions de caractères. C’est vrai qu’elles peuvent exister alors que, lors des fiançailles, les futurs époux ne les avaient pas repérées, ou bien avaient la certitude qu’elles disparaitraient avec le temps : « Je le (la) changerai ». Ces oppositions tiennent souvent aux différences de points de vue des deux partenaires sur l’argent, les enfants, l’ouverture du foyer, etc.
S’installe aussi fréquemment une lutte de pouvoir : personne ne tient à voir sa personnalité phagocytée dans l’unité du couple. Si bien que le début d’une vie conjugale comporte en général une période conflictuelle, tant que les époux ne sont pas parvenus à une nécessaire adaptation.
Et cette adaptation n’est possible que s’ils n’hésitent pas à aborder leurs difficultés, simplement, calmement, dans une communication empathique… et surtout en contrôlant le ton avec lequel ils défendent chacun leur point de vue ! Car l’agressivité de l’un peut entrainer l’autre à nier même les plus grandes vérités. Combien de couples se disputent uniquement raison du ton employé…
Contre qui en ai-je vraiment ?
Il reste que certains couples avaient pourtant réalisé une certaine adaptation s’enfoncent un jour dans une joute continuelle. Et ce, à propos de tout et de rien. Tout devient occasion de dispute. Les reproches pleuvent pour des riens. L’agressivité est quasi permanente. On ne se sépare pas parce que subsiste de l’amour, mais en revanche on ne se passe rien.
Dans ce cas, il faut se dire que, selon toute probabilité, doit exister une lame de fond qu’il serait important de détecter. A chacun alors de se poser la question : « En fait, contre qui en ai-je vraiment ? ».