Mon copain a des doutes sur sa vocation. Il me demande 6 mois pour discerner. Je ne me sens pas respectée dans cette demande. Que faire ? Dois-je lui fermer mon coeur pour ne pas être déçue s'il choisit la prêtrise dans 6 mois ?
Il est effectivement très difficile de sentir que le coeur de son amoureux est partagé... Vous êtes en colère car vous vous sentez trahie, parce que vous vous dites que votre amoureux n’aurait pas du vous laisser envisager un chemin vers le mariage si la situation n’était pas claire pour lui. Avez-vous pensé qu’il est peut-être aussi perdu que vous ?
Mais est-ce un manque de respect ? Vous le vivez ainsi, mais en réalité, vous êtes dans le moment, parfois très difficile, c’est vrai, du discernement : nos projets personnels sont-ils suffisamment compatibles pour construire un projet commun ? La vocation sacerdotale est un “projet personnel”, et est incompatible avec la vie de couple.
C’est évidemment bien dommage et difficile pour vous, et sans doute aussi pour votre ami, de prendre conscience que cette question de la vocation n’avait pas été suffisamment clarifiée avant de commencer votre chemin à deux. Mais bénissons le Ciel que la question se pose maintenant et pas dans 10 ans (ça arrive : certains jeunes ont “peur” de ce genre de réflexion et s’empêchent de se poser les questions de vocation... Ça marche jusqu’au jour où ils prennent conscience que leur choix amoureux s’est fondé sur une fuite plus que sur un choix réel...).
Faut-il fermer votre coeur pour ne pas souffrir ? Ce serait une réaction bien naturelle d’auto-défense pour ne pas souffrir. Et plus les sentiments sont profonds, plus cette période est difficile. Mais ce serait quoi, fermer votre coeur ? Vous ne pouvez pas empêcher les sentiments d’être là ! Mais par contre, vous pouvez décider de reprendre votre liberté par rapport à lui. Rien ne vous oblige à être là dans 6 mois s’il voulait revenir vers vous. Tout pourrait recommencer, ou non, à partir d’un nouveau point de départ. Mais si vous le souhaitez.
Profitez de ce temps, même si c’est douloureux, pour revoir votre propre projet personnel. Peut-être avez-vous, vous aussi, à l’approfondir.
Bon courage, la période que vous traversez est très douloureuse, mais sans doute vous permettra-t-elle, ensuite, de prendre un chemin plus “éclairé” et donc plus paisible.
Il est possible aussi qu’un jour, par amour, quand cette déception sera mûrie et dépassée, vous soyez heureuse qu’il ait choisi le sacerdoce, si c’est ce à quoi il est appelé.
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Bonne route,