L’histoire de la Sainte Famille nous parle aujourd’hui de la place de Joseph. En effet, Jésus n’est pas épargné par la violence et les risques de la vie. Il faut, pour que l’enfant Jésus devienne un jour Jésus Christ, des parents attentifs qui n’hésitent pas à prendre les mesures qui s’imposent. Jésus, vrai homme, doit accepter les contraintes de l’humanité. Il doit apprendre à marcher, à parler, à faire confiance et à obéir. Il n’est pas encore en âge de décider seul et avant d’obéir à son Père céleste, il apprend près de ses parents terrestres ce que signifie « obéir » et ce que veut dire l’amour d’un père, d’une mère. Or la fuite en Egypte nous montre que l’amour de Joseph ne se réduit pas à faire risette à Jésus et à s’extasier devant lui : « accepter la responsabilité d’époux et de parents » pour reprendre les mots de la cérémonie de mariage, c’est plus que « faire » et « avoir » des enfants qui pousseront tout seul. La Saint Famille montre qu’élever un enfant, c’est d’abord le protéger. Pour que l’enfant puisse grandir, il faut le mettre à l’abri du monde d’Hérode, fondé sur le calcul, la force, la recherche de la gloire et la crainte de perdre place. Joseph et Marie ont décidé que J »sus devrait être protégé, même si ça bouleverse leur vie. Ils réorganisent leur existence en fonction de ce qui garantira le mieux la sécurité de Jésus.

Ceci mène à nous interroger comme Marie et Joseph sur la manière dont nous agissons vis-à-vis de ceux que Dieu nous confie, tout particulièrement les enfants. Qu’est-ce qui est le mieux pour qu’un enfant grandisse ? Qu’est-ce qui le met le mieux à l’abri des dangers ? De quoi doit-il être protégé ? Ce n’est pas pour rien que l’on parle de la protection des mineurs et des droits des enfants. Mais les droits de l’enfant ne sont pas ceux d’un adulte en réduction et il arrive qu’avec les meilleures intentions du monde, on fasse leur malheur à long terme.

Un enfant est d’abord une cire molle où l’on peut imprimer des choses, qui marqueront sa vie entière. Il faut des modèles pour grandir, des repères pour savoir ce qu’est le bien et ce qu’est le mal. En attendant ils ont le droit qu’on choisisse pour eux ce qu’on pense être le meilleur, en attendant qu’ils puissent faire à leur tour des choix responsables. Car ils sont « mineurs » et c’est à leurs parents de faire des choix et de les assumer pour eux. Ils sont « en croissance ». Ils ont le droit qu’on respecte leur âge, sans les prendre toujours pour des bébés ou pour des adultes en réduction. Ils ont le droit à une éducation, qui est beaucoup plus que le droit d’emmagasiner des connaissances abstraites.

Et pour grandir, pour être éduqués sur le bon chemin, les enfants le droit d’avoir face à eux des adultes. C'est-à-dire des hommes et des femmes qui ont dépassé le stade des caprices et qui savent « prendre sur eux ». Des gens stables, dont la parole se révèle être vraie. Des parents, et non des copains ou des rivaux.

Les enfants ont le droit de ne pas être pris à témoins ou pris en otages dans nos querelles parentales. Les enfants ont le droit d’être encouragés et câlinés. C’est à leurs parents de discerner entre le caprice qui mérite une sanction, le problème qui mérite une écoute et la volonté réfléchie qui mérite le respect. Ils ont le droit qu’on leur donne du temps, et le droit qu’on leur laisse du temps libre. Ils ont le droit qu’on leur apprenne à dire bonjour et à céder leur place aux personnes âgées. Ils ont le droit de n’être considérés ni comme de petits diables ni comme de petits dieux. Ils ont le droit qu’on ne leur mette pas sous les yeux n’importe quel livre, magazine ou émission de télé. Ils ont le droit qu’on leur interdise de rester des heures devant la télé ou devant des jeux vidéo pour qu’ils s’ouvrent à d’autres formes de culture ou de relation. Ils ont le droit qu’on leur mette des garde-fous et des interdits, parce qu’ils ne savent pas encore les dangers de ce qui semblent si séduisant.

Bref, les enfants ont le droit qu’on ne les pourrisse pas d’avance en en faisant de petits tyrans, des Hérode en réduction, incapables d’accueillir ce qui n’est pas eux. Surtout les enfants ont le droit qu’on leur parle de Dieu et qu’on les aide à prier. Il faut leur dire que Dieu est meilleur que le meilleur des Papas, que Marie est plus douce que la plus douce des Mamans. Mais pour qu’ils comprennent ceci, il faudra bien que, comme Jésus, ils sachent déjà ce que c’est que d’avoir une famille qui les aime et les aide à grandir, patiemment, jour après jour.

Que le Seigneur fasse de la Sainte Famille le modèle de nos relations familiales. Et si les enfants ne deviennent pas ministres, stars ou polytechniciens, rassurons-nous : Joseph a fait de Jésus un charpentier. Un simple charpentier… mais un homme digne de ce nom, sachant s’émouvoir de la peine des autres et capable de donner sa vie pour la vérité et la justice.

 

 

 

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