Certains perçoivent le mariage comme un carcan, étouffant et contraignant. D’autres, comme un ring où le plus fort gagne, au terme d’un affrontement qui laisse le plus faible dépité, parfois plumé. Enfin, certains redoutent de « disparaitre » dans la relation, d’être aspiré par l’autre et de ne plus avoir d’existence propre.
Mais rien de tout cela ne correspond au mariage.
« Il n’y a pas de véritable épanouissement d’un amour humain sans engagement mutuel, dans lequel on accepte de ne pas se réserver une voie de sortie. La famille nécessite la stabilité, la permanence et la fidélité » (Mgr Vingt-trois, JMJ 2011). L’amour est par nature fidèle, indéfectible, inconditionnel, car il vient de Dieu, et que Dieu, lui, est fidèle. Voilà pourquoi l’amour véritable entre un homme et une femme s’appelle mariage : c’est le seul lieu où cet amour conjugal peut s’exprimer « à la mesure » de la dignité des deux personnes qui s’aiment. Les époux s’engagent à se donner et à se recevoir mutuellement, sans reprise, et à insérer leur don dans la grande Alliance nouvelle et éternelle, qui donne sens et fortifie chaque jour leurs « oui » quotidiens.
Ce n’est donc pas « en essayant » qu’on vérifie la qualité de l’amour ; c’est en l’ « éprouvant par le feu », c'est-à-dire en plongeant dans la réalité de la vie commune, avec confiance et détermination, avec un souci plus grand de l’autre que de soi, en cherchant son bien avant le sien. Il y a un travail de l’amour, une maturation, que permet le cadre du mariage : celui-ci garantit le soutien mutuel, une adaptation aux évolutions de l’un et de l’autre par la communication et le pardon, l’ouverture à la vie et l’éducation des enfants.
En se donnant librement à l’être aimé, les époux « se trouvent eux-mêmes », et leur liberté personnelle s’épanouit au lieu de se rabougrir. L’autre n’empiète pas sur ma vie, il me permet de me réaliser et de me donner. Cela vaut le coup, non ?