Eternelle question, chargée de souvenirs merveilleux de l’enfance, qui revient chaque année chez les jeunes couples, avec son cortège de non-dits, d’attentes déçues, de conflits potentiels, mais aussi de retrouvailles familiales, de désir de faire plaisir, d’impatience de retrouver les grandes tablées toutes générations confondues…et de détermination chaque fois renouvelée : « cette année, on va mettre le paquet pour ne pas être déçus ».
Car fête rime parfois avec arrière-goût amer… Bien sûr, Noël, c’est une fête de Famille. Mais en couple, les conjoints savent bien que le défi de « faire un, tout en restant deux » n’est pas si simple à relever !
Quelquefois on aimerait bien rester « tous les deux », en famille restreinte, pour fêter Noël dans l’intimité de notre couple. Mais on n’ose pas (cela fait des années qu’ « on fait une année dans ta famille, une année dans la mienne »), on a peur de faire de la peine… Or, à Noël, peut on faire de la peine ? et puis il y a peut-être Maman qui est toute seule, ou Papa qui est malade… Qui décide dans notre couple ? Comment se fait le partage, dans la création de nos propres rites familiaux, dans ce tri entre ce qu’on veut garder et transmettre, et ce qu’on veut laisser, de nos propres traditions familiales ? sans dénigrer ce qui se vit dans la famille de chacun, ni l’enjoliver !
La question pour le couple, au-delà du choix de l’une ou l’autre famille, n’est-elle pas de garder les yeux fixés sur l’Essentiel : l’humble naissance de notre Sauveur et Sa venue dans nos pauvretés et limites conjugales ? Finalement, qu’est ce qui est le plus important : est ce d’aller dans ta famille, dans la mienne, ou de rester chez nous ? N’est ce pas plutôt de se demander « qu’est ce que Jésus veut venir sauver dans notre couple » ?
Qu’avons-nous à quitter pour retrouver ce regard émerveillé de Noël sur notre conjoint ? Quel présent pouvons-nous lui offrir pour lui manifester l’authenticité de notre amour (que le sentiment soit fort ou pas) ? Quelle lumière recevoir ensemble pour la conduite de notre vie de couple et de famille ? A ce prix, détachés de nous-mêmes et de l’accessoire, où que nous soyons, famille ou belle-famille, nous vivrons la Paix du cœur qui permet de supporter, dans la bonne humeur, les petits tracas, tensions et contrariétés liées à l’organisation de la Fête : « Que Noël soit notre Joie ! »
Article écrit par Bénédicte Lucereau, cabinet Mots-Croisés, 06 11 61 51 14