Dans la nature, beaucoup de processus de transformation comportent trois stades. Un fleuve a une source, un lit et un estuaire. Un corps minéral peut prendre les états solide, liquide et gazeux. Une plante a des racines, une tige et des fleurs. Il existe trois grands règnes : minéral, végétal et animal. La vie humaine a aussi trois phases : la jeunesse, la vie active et la retraite. Dans nos études, nous passons par les trois cycles du primaire, du secondaire et de l’université. Le chiffre 3 est donc par excellence le chiffre des processus de développement et de maturation. Nous appelons les trois grands stades du développement, les stades de formation, croissance et accomplissement.

Les trois grandes étapes de la vie

Nous passons les 9 premiers mois de notre vie dans l’environnement liquide du sein maternel, puis huit à dix décennies dans l’environnement atmosphérique de notre vie terrestre, avant de rejoindre notre dernière demeure dans un monde immatériel. Nos années de jeunesse sont des années de formation de notre esprit et de notre corps, pour nous amener jusqu’à l’âge adulte. Ce sont les années où nous dépendons de nos parents, et sommes à la charge de la société, qui nous aide à préparer notre avenir. Puis vient la période de notre vie active, où nous fondons notre foyer et exerçons une activité professionnelle. En général, nous approchons de la retraite quand nos propres enfants ont déjà entamé leur vie active et ont commencé à procréer.

Alors, quel rôle joue le chiffre 3 dans le couple ? Le couple est la réunion de deux adultes qui se sont formés et ont atteint leur maturité distinctement dans la période de formation. Le plus important dans la réussite affective, ce n’est pas la maturité physique et intellectuelle, mais la maturité du coeur. Avant d’arriver au stade du mariage, d’être capables d’amour conjugal durable et fidèle, garçons et filles passent par trois stades de maturation du coeur, comparables aux racines, au tronc et aux fleurs d’un arbre, le mariage pouvant être considéré comme le fruit que l’on consomme.

Pendant les sept premières années de notre vie, nous vivons presque en symbiose avec nos parents et recevons beaucoup d’amour qui va donner les racines de notre moi et forger notre identité. Cet amour narcissique est crucial, il nous aide à développer l’amour-propre, la confiance en nous-mêmes, la certitude d’être “aimables”. Cet amour reçu des parents joue aussi un rôle dans la formation de notre sensibilité et de notre sensualité. Nous l’appelons le stade captatif de l’amour, élément central d’Eros.

Puis, jusqu’à l’âge de 14 ans à peu près, le moi se pose peu à peu par rapport au toi (frères et soeurs et camarades de notre âge). C’est l’âge des grandes amitiés d’enfance, qui joue un grand rôle dans la formation de notre imaginaire. Nous apprenons à partager, à donner et recevoir. C’est le stade de l’amour réciproque, élément central de la philia. Notre maturation affective se fait alors auprès de nos frères et soeurs et camarades, même si l’amour des parents joue encore un grand rôle. Etre fraternel, se montrer ouvert aux autres et sociable est une des clés pour réussir sa vie de couple dans la durée, pour construire l’amour dans le temps.

Avec la puberté survient un irrésistible attrait pour le sexe opposé. C’est le stade idyllique de l’amour, qui est charmant et poétique, mais pas assez vigoureux pour constituer un couple stable. La culture actuelle incite les jeunes à donner une traduction sexuelle à cette inclination idyllique, la faisant dériver vers le flirt et les jeux sexuels adolescents. Ici, l’amour est en danger, et le coeur peut cesser de croître dans des rapports sexuels précoces. L’habitude d’une sexualité récréative, irresponsable, nuit au développement affectif et induit une vision négative de l’autre sexe. L’idéal serait que les jeunes mûrissent la fleur de l’amour idyllique en investissant tout leur enthousiasme juvénile dans une forme d’amour altruiste et désintéressé. Le caractère passe alors de l’état de fleur à l’état de fruit consommable.

Avant d’entrer dans l’âge adulte, beaucoup de jeunes sont en effet déchirés entre deux amours : ils ont un souci excessif de plaire, une poussée exacerbée de narcissisme, mais aussi une soif d’Absolu, de dépassement de soi. Le moi est à la foi adoré et haï. La vraie direction que doit prendre le coeur est alors de faire serment d’allégeance à un idéal plus haut que le moi. Alors le coeur peut entrer dans la sphère de l’amour agapé, stade de l’amour inconditionnel, où l’on s’oublie au service des autres. Beaucoup de jeunes peuvent trouver difficile de préserver leur virginité jusqu’au mariage, alors que leurs élans sexuels sont vigoureux. Mais cet effort de la volonté a pour but de dégager la sexualité d’une composante trop narcissique afin de l’orienter vers le don à la personne que l’on aime. Le sport d’équipe, le bénévolat, le militantisme permettent de travailler à un idéal supérieur et sont alors la meilleure préparation au mariage.

 

Extrait de la conférence Aimer pour toujours, un art qui s'apprend

 

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