Que de plaintes entendues : « Il ne m’aide pas le week-end ; elle ne se donne pas vraiment dans nos relations sexuelles ; il n’ouvre pas la bouche lorsqu’on prie ensemble ; elle ne fait pas assez réciter les leçons des enfants, etc. » Tout cela est peut-être partiellement vrai, mais notre conjoint, lui, se sent-il (elle) aimé(e) pour ce qu’il (elle) est, gratuitement, sans avoir à remplir un cahier des charges ?

Car alors, ces plaintes ne ressembleraient plus à des demandes, mais à du désamour... Je ne peux t’aimer « que si tu » m’aides le week-end, si tu es plus active dans nos relations sexuelles, etc. L’autre est alors réduit à un objet de satisfaction personnelle, et toute demande est perçue comme une exigence tyrannique qui ferait plier la personne sans qu’elle le décide librement et par amour.

Bien sûr, « l’amour rend service », il est centré sur l’autre, mais il le fait librement, gratuitement, pas sous la contrainte. Dieu ne nous contraint jamais, il nous appelle, il suscite de notre part un désir d’aller vers lui, de le servir, de nous donner à lui. Mon mari, ma femme, n’est pas là « pour » m’aider, « pour » me donner du plaisir, « pour » éduquer nos enfants comme je le souhaite... mais « pour » être le vis-à-vis, reçu de Dieu lui-même, qui va me permettre de me donner, d’aimer sans mesure, de lui manifester de quelle façon il (elle) est aimé(e) de Dieu. Alors, en retour, son cœur ouvert, transpercé par cet amour, aura le désir d’aimer à son tour, de donner de la tendresse, de rendre service, de rechercher la perfection dans les petites choses de la vie familiale.

« Quiconque regarde une femme avec convoitise a déjà commis l’adultère avec elle dans son cœur » (Mt 5,28).

Le pape Jean Paul II a appliqué cette parole du Christ à ce qui peut se passer à l’intérieur d’un couple marié. Certains ont protesté : « Il est normal de désirer son conjoint, il n’y a pas de mal à cela ! » Oui, mais ! Parfois, ce désir peut se déconnecter du véritable amour. L’échange sexuel peut devenir, à l’intérieur même du couple, la simple satisfaction d’un besoin sexuel.

« Quand l’autre devient objet de mon désir et de mon plaisir, ce n’est plus l’expression d’une rencontre entre deux personnes ; ce n’est plus une liturgie des corps, mais une utilisation de l’autre comme objet » (cf. Olivier Clément).

Bien souvent, si on n’y prend pas garde, dans le couple, le lien d’amour se distend, se rompt et les demandes faites à l’autre ne sont plus portées par l’amour, mais par la seule satisfaction du plaisir ou du besoin de l’un ou l’autre. Dans ce cas, le mariage risque fort de n’avoir plus d’existence ! Aimons-nous l’autre « pour ce qu’il est », ou pour ce qu’il nous apporte ? Notre lien conjugal a sans cesse besoin d’être émondé, purifié, dégagé de tout retour sur soi. Pour cela, appelons le Christ au secours de notre couple et réinvitons-le à y prendre la première place pour nous réapprendre à aimer. N’ayons pas peur : il garde le vin le meilleur pour la fin !

Article écrit pour Il est vivant ! également disponible sur le site www.ilestvivant.com

 

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