C’est l’un des grands mérites du carême de nous apprendre à accepter la frustration. Même si nous sommes en période de crise, nous sommes, pour la majorité d’entre nous, dans une société d’abondance. Reconnaissons-le, nous faisons partie des 8% des pays favorisés du globe. Et même (je le dis sans chauvinisme) dans le plus beau des pays riches (c’est bien chez nous qu’il a le plus de touristes !). Nous avons un confort, des vacances, que nos ancêtres ne connaissaient pas. Et la tentation dès lors a été très forte de gâter nos enfants puisque nous le pouvions : le pic de vente des jouets à Noël augmente sans cesse.

Mais le plus regrettable, c’est que, trop souvent, les enfants obtiennent tout de suite ce qu’ils désirent. Si bien que nous pouvons fabriquer des enfants repus ou des enfants insatiables : des enfants rois, des enfants tyrans, comme le titrait un hebdomadaire récemment, des enfants qui ne connaissent pas la frustration.

Or, que nous le voulions ou non, nous sommes tous amenés à rencontrer la frustration : nous ne trouverons jamais la maison parfaitement fonctionnelle, la voiture sans panne possible. Mais surtout, nous ne pouvons prétendre rencontrer le petit mari sur mesure, la petite femme qui n’aura jamais une ride, ou n’avoir jamais en couple de problèmes de santé ou d’argent.

Dès lors, comment réagiront nos enfants quand demain ils buteront à leur tour sur d’inévitables frustrations ? Quand ils entendront pour la première fois le « non » d’un être dont ils seront amoureux, quand ils ne pourront exercer le métier ardemment désiré ? Pourquoi tant de jeunes se suicident-ils, des jeunes qui ont pourtant à leur portée tout le bonheur du monde ?

 

Choisir de vivre telle frustration dans la joie.

Eh bien, le carême pourrait être une occasion rêvée, en famille, de réfléchir d’abord à l’acceptation de la nécessaire frustration de la condition humaine, sur l’acceptation de nos manques, de nos faiblesses, de nos défauts même.

Puis davantage : que chacun puisse choisir une frustration qui pourrait l’aider à grandir – sacrifier par exemple pendant quelques temps l’un des ses plus chères addictions : ordinateur, télévision, cigarettes, gourmandise, etc.

Une frustration qu’il est possible de vivre dans la joie, si l’on songe à tout ce qu’elle a de bénéfique, pour notre santé, pour la formation de notre caractère, mais surtout pour élargir notre cœur en nous reliant à ces milliers d’humains affamés qui font carême toute l’année.

 

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