« Mon mari est terriblement jaloux. Il a beau me dire que la jalousie est une preuve d’amour, j’en suis venue à ne plus pouvoir le supporter »

 

La jalousie est un sentiment plus que fréquent chez les couples. Il a un côté assez sympathique, car il donne  chaque conjoint la certitude d’aimer et d’être aimé. « La jalousie seule m’a fait sentir que j’étais amoureuse » (madame de La Fayette). La jalousie met souvent un peu de piquant dans la vie. Madame Deshoulières écrivait au XVII° siècle : « Un peu de jalousie éveille un amour heureux qui s’endort ». Et l’on comprend la réflexion du mari de notre lectrice, qui  dit probablement : « Ne te plains pas de ma jalousie, tu vois bien que c’est une preuve indubitable de mon amour pour toi… ».

Mais la jalousie prend vite une coloration désagréable quand elle est excessive et non fondée. Il ne s’agit pas là de la jalousie légitime qu’éprouverait un conjoint trompé. Ni même de cette jalousie amusée qui est la conséquence du caractère exclusif de tout amour véritable. Mais de cette jalousie quasiment maladive qui doute, qui suspecte, qui craint sans raison.

Elle devient vite insupportable. Pour celui ou celle qui est soupçonné et qui est agacé d’être continuellement surveillé. Mais insupportable aussi pour le jaloux, qui est le premier à en souffrir. Il en a honte. Elle engendre violence contre lui-même comme contre l’autre. Elle est puissamment corrosive. Elle use les sentiments les plus vivaces, les relations les plus belles. Elle donne un sentiment de panique, de ne plus exister ou d’être impitoyablement rejeté. Elle entraine la dévalorisation de soi-même : « De toute façon, je sais bien que je ne vaux rien. Tu ne m’as jamais aimé, et c’est normal vu ce que je suis ».

Constat d’échec sur soi-même, elle pousse en même temps à la culpabilisation et à l’accusation de l’autre : « Tu ne t’occupes pas de moi. IL n’y en a que pour les autres », « Tu ne penses qu’à toi ». Elle met tout en œuvre pour garder le contrôle de l’autre, y compris le chantage. Elle pousse même à être jaloux à son tour : « Si tu n’es pas jaloux, c’est que tu ne m’aimes pas ! ».

 

Un manque de confiance en soi

Tout peut être occasion de jalousie : un enfant, une belle-mère, le travail, tout ce qui peut donner l’impression qu’on ne compte pas en premier. Et on ne guérit pas facilement d’une jalousie profonde.

Certes, le conjoint peut faire beaucoup pour guérir un partenaire jaloux. Il devra par exemple prendre souvent les initiatives en amour : le jaloux en effet croit qu’il est un mal-aimé, il a besoin de preuves fréquentes d’affection. Il devra aussi avoir une grande transparence dans sa vie, une clarté dans ses horaires par exemple. S’il ment tant soit peu, ne fût-ce que pour éviter une histoire, il nourrit la jalousie. Mais en général, c’est le jaloux qui doit faire un travail sur lui-même pour retrouver la paix.

Une thérapie peut s’imposer dans des cas particulièrement obsessionnels. Toutefois, un grand pas vers la libération peut être fait par le biais de prises de conscience.

Ainsi est-il bon de rechercher en soi la cause profonde et réelle de cette jalousie. La racine est un manque de confiance en soi. C’est de soi qu’on doute, plus que de l’autre. On ne croit pas à son pouvoir de séduction, parce qu’on est soi-même persuadé qu’on est sans valeur et que l’autre ne peut pas manquer de s’en apercevoir.

D’où peut venir ce manque d’estime de soi ? Bien des explications sont possibles.

D’abord, du côté du passé. Tout être humain sait qu’il a dû partager avec ses frères et sœurs et avec son père celle pour qui il se croyait unique : sa mère. Il y a des jalousies qui commencent à la naissance du plus jeune frère, et qu’on retrouve dans les héritages ! Et peut-être a-t-on souffert d’une éducation où était cultivée la comparaison, voire la rivalité. Ou même simplement survit en nous l’archaïque désir infantile de tout avoir. Le jaloux ne voudrait-il pas posséder même le passé de l’autre ?

La cause peut se trouver dans un passé tout proche. Elle est peut-être cachée dans une histoire récente, une attitude ambiguë du conjoint. Provocation, imprudence, manque ou excès de réserve, ragots, créent des suspicions. Un ancien adultère – qu’on n’arrive pas à oublier -, la projection sur l’autre de ses propres tentations d’infidélité,… peuvent également tuer la confiance.

 

Des attitudes de bon sens

Après ce temps d’introspection primordial des attitudes de bon sens peuvent atténuer la jalousie :

-          La lutte contre la tendance possessive de l’amour : la jalousie est souvent l’envers de l’amour captatif. L’amour crai est oblatif : il n’enchaine pas l’autre, ce qui est d’ailleurs la meilleure façon de l’attacher. L’amour ne grandit que dans la liberté.

-          La prise en compte de la tonne de chose que l’autre nous donne et non pas du petit rien qu’il a oublié.

-          La certitude que trente soupçons ne font pas un doute : beaucoup de jaloux ont la manie des rapprochements, et en accumulant les petits détails, finissent par avoir la certitude qu’ils sont trompés.

-          Le souci de veiller à ce que l’autre trouve près de nous ce qu’il attend de la vie de couple : il ne sera pas tenté alors d’aller le chercher ailleurs !

-          Mais surtout, retrouvons la confiance en nous-mêmes et en Dieu. Ayons ce sentiment d’être unique, donc irremplaçable. Regardons-nous avec les yeux de Dieu, pour qui nous avons un prix fou. Pourquoi doutons-nous de nous, quand Lui n’en doute pas une seule minute de son éternité !

 

 

 

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