C'est un fait, confirmé par les statistiques : les cohabitations sont plus fragiles que les mariages, et ceux qui se marient après avoir cohabité divorcent deux fois plus que ceux qui n'ont pas cohabité.

A partir de ce qui précède, on peut tenter d'analyser les points de fragilité des couples de cohabitants.

 

Le bon choix

 Certains cohabitants ne se mettent-ils pas en ménage un peu par hasard ? On commence une vie commune non pas parce qu'on a décidé de le faire, mais parce qu'on n'a pas décidé de ne pas le faire… Plusieurs études montrent que la plupart de ces couples s'établissent progressivement dans un logement qui devient commun : le processus commence en passant épisodiquement une nuit ensemble, puis l'un amène de plus en plus d'effets personnels chez l'autre pour finalement, ne plus repartir. Le fait d'être amoureux est à l'origine de la relation, qui évolue suivant les sentiments. S'ils durent, tant mieux. S'ils meurent, tant pis. La mise en ménage, alors, n'est pas précédée d'une réflexion sur le pourquoi, le sens, le long terme. Et beaucoup se réveillent, un matin, en se disant : " je me suis trompé(e), ce n'est pas elle (lui) qui me convient… "

 

Le projet commun

 Les cohabitations commencent de plus en plus tôt, à un âge où les jeunes n'ont pas encore vraiment décidé ce qu'ils voulaient faire de leur vie. Et à un moment donné, ils se rendent compte que leurs aspirations sont trop différentes pour être compatibles. Exemple typique : les étudiants, qui, amoureux fous, se mettent en ménage durant le temps de leurs études. A la remise des diplômes, problème : l'un veut se spécialiser à l'étranger, alors que l'autre ne veut pas quitter un job qu'il a eu trop de mal à trouver. Que faire ? L'un veut des enfants tout de suite, l'autre pas. Que faire ? L'un veut se marier, l'autre pas. Que faire ? etc…Le plus souvent, ces divergences sur des questions essentielles de la vie provoquent la rupture, inattendue…

 

L'engagement

 Quand on vit en couple, un jour ou l'autre, on rencontre la " différence " : l'autre est différent de ce que j'avais imaginé, rêvé. Ca peut être une bonne surprise, mais ça peut aussi être une difficulté. A ce moment, il faut décider de passer outre. Mais voilà : la plupart du temps, les cohabitants se réservent (plus ou moins consciemment) une porte de sortie : on reste ensemble tant que le couple est satisfaisant, on se quitte si ça devient trop difficile. Ils risquent de se sentir inhibés chaque fois que, pour une raison ou une autre, ils ont envie de se mettre en colère, parce qu'à chaque dispute, la relation tout entière peut voler en éclat.

 

Le dialogue

 L'amour ne peut s'approfondir que par le dialogue. Dialogue qui nécessitera parfois de sérieuses remises en question des amoureux. Est-il possible s'il remet en question, en même temps, la survie du couple ? Peut-être, pour celui qui a déjà " l'idée " de partir. Impossible pour celui qui redoute la rupture. Celui qui aime le plus, celui qui souhaite la durée, est inhibé. Il " écrase " de peur de décevoir l'autre. Et le fossé d'incompréhension entre les deux partenaires grandit lentement mais sûrement.

C'est spécialement vrai en matière de sexualité : de nombreux films, de nombreux articles de revues " grand public " laissent croire que le couple vit à partir de la sexualité. Si ça va physiquement, tout va. Et cette entente physique devrait être " automatique " sinon c'est que le couple n'est pas fait pour s'entendre. Or, cette idéologie nie un point essentiel de la psychologie humaine : si la satisfaction sexuelle est presque innée chez l'homme, elle est le résultat d'un apprentissage chez la femme, en plus d'être fortement conditionnée par le climat d'amour réel dans lequel se déroule la relation physique. L'entente physique des couples se construit par un dialogue vrai. Or, comme beaucoup ne le savent pas, ils se taisent sur cette question, de peur de paraître " coincés " ou ringards. Et n'évoluent pas…

 

La confiance

 On croit souvent que " l'expérience forme la jeunesse " et que les expériences amoureuses précoces vont aider les jeunes à mieux choisir leur conjoint. Et pourtant, c'est l'inverse qui se produit. Pourquoi ? Parce que les échecs amoureux successifs tuent la confiance.

Petite histoire " classique " de notre époque :

Julie aime Jules. Trop jeunes pour se marier, ils vivent ensemble. " On verra plus tard ". Le temps passe, et voilà que Jules se rend compte que Julie n'est pas la femme de sa vie : il a rencontré Martine, une femme extraordinaire… Il quitte Julie. N'avaient-ils pas décidé qu'ils " gardaient leur liberté " ?

Pourtant Julie souffre, toujours : même si la relation lui pesait, à elle aussi, ça fait toujours mal d'être " plaquée " : " il m'aimait, il ne m'aime plus. Pourquoi ? Suis-je aimable ? " Questions douloureuses…

Jules, lui, se culpabilise : il lui avait dit qu'il l'aimait, et il était sincère en le disant. Maintenant, il la fait souffrir… Est-il un monstre ?

Il doute aussi : Est-il capable d'aimer vraiment ? L'amour existe-t-il vraiment ou est-ce une illusion ?

La vie continue. Jules a de nombreux amis. Martine regarde les autres femmes d'un œil soupçonneux : elle-même n'a-t-elle pas rencontré Jules alors qu'il était en couple avec Julie ? Qui peut dire qu'il ne va pas se lasser d'elle et tomber amoureux d'une de ces nombreuses " amies " ? De son côté, Jules n'aime pas quand les hommes approchent trop de Martine. Comment savoir qu'elle ne va pas partir avec l'un d'eux, puisque lui-même n'a pas hésité à laisser tomber Julie ?

Julie, elle, se méfie. L'amour, ça fait mal, quand ça finit. Alors, autant vivre sans trop s'investir…

Ce récit, une caricature ? Sans doute… mais tant de jeunes s'y retrouvent, ayant perdu confiance en l'amour parce que trop " blessés " par les échecs successifs… Et n'osent plus s'engager car ils n'y croient plus !

 

Le pardon

 Le pardon est d'autant plus difficile que la blessure reçue est grave… Celui qui aime le plus, celui qui veut aimer " pour toujours ", trouvera-t-il la force de pardonner à celui qui refuse l'engagement ? (Car c'est assez rare que les deux cohabitants refusent, tous les deux, le mariage. Souvent, un des deux aimerait s'engager.)

 

Tous ces points de fragilité se retrouvent, à des degrés divers, chez les cohabitants. Pour en guérir, l'important est d'en prendre conscience ! Il n'est jamais trop tard pour changer.

 

Pour poursuivre votre réflexion : 

Le mariage, pourquoi ?, du père Denis Sonet, aux éditions du Livre ouvert, Paris, 1998. 

Pourquoi se marier quand on vit ensemble ?, d'Alain Quilici, Denis La Balme. Ed. Edifa

Cohabiter ou se marier, de Myriam Terlinden, éditions de l'Emmanuel 1999

 

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