Dans le couple les chemins spirituels ne sont pas toujours convergents... La foi est un chemin personnel. Comment faire de cette différence une richesse partagée ?

Au départ de la vie d’un couple, on n’évoque guère ces différences-là. On pense croître, sur le plan spirituel comme sur les autres, main dans la main, au même pas… Et puis, chemin faisant, on s’aperçoit bientôt que l’un éprouve le besoin de faire des retraites tandis que l’autre traine un peu les pieds, que l’un a une foi ferme et que l’autre ne se passionne guère pour les questions religieuses…

 

Des difficultés réelles

Dans un couple, chacun arrive avec son histoire, ses traditions, ses habitudes, bref, son bagage personnel. On sait désormais que ces différences là, importantes, nécessitent dialogue et communication. Mais pour ce qui est du parcours spirituel de chacun, c’est une autre histoire. Car il touche à l’intimité de l’être. « Pour parvenir à se livrer, il faut avoir beaucoup de confiance » témoignent Colette et Marin Voisin, responsables des équipes Notre Dame. Autre difficulté : bien souvent, ce sont des parcours si personnel qu’on répugne à les confier, même à son conjoint. Et cela peut être très bien ainsi. Mais d’autres souhaitent ces échanges, sans parvenir à les mettre en œuvre. Souvent on fait le point pendant la préparation au mariage et on n’en parle plus guère ensuite. Hormis en cas de différence patente (les deux conjoints n’ont pas la même religion par exemple), on n’a guère la volonté et le temps de se pencher sur la question. Résultat : « Bien des couples ressentent ces différences de manière confuse, ou ponctuelle, mais ils ne savent pas par où commencer pour en discuter » explique Colette Voisin. De plus, ces différences sont à l’image des différences entre l’homme et la femme. « Les femmes s’interrogent sur le sens de la vie, elles sont davantage tournées vers l’intérieur. Les hommes, eux, répugnent à ce qu’ils pensent être un étalage de leurs sentiments. » explique Véronique Callet, responsable de session pour couples à Fondacio.

 

Prendre le temps

Dans cette affaire, le temps est un allié ! D’abord il s’agit de prendre du temps pour se parler, en mettant à l’ordre du jour ces questions là. Les équipes Notre Dame proposent, par exemple, le fameux « devoir de s’asseoir », un temps pour se retrouver. Une fois la soirée fixée, comment procéder ? Chaque couple doit faire comme il sent les choses. « Ce que je propose à mon mari, une fois tous les deux mois, c’est d’allumer une bougie et de disposer une photographie qui nous a marqué durant ces deux mois passé. C’est souvent à partir de cette image que nous commençons à parler » confie Marie-Christine, trente-neuf ans, mère de trois enfants.

 

Cultivez les différences !

Il ne s’agit pas de gommer ces différences, mais d’entamer un dialogue pour mieux les comprendre. Si, au bout de l’échange, on s’aperçoit qu’on ne souhaite pas partager sa foi, ce n’est pas grave. Mais il est important de pouvoir le dire à l’autre. « Apprendre à aimer l’autre, c’est apprendre à l’aimer vraiment, avec ses qualités et ses richesses, mais aussi ses doutes, qui ne sont pas forcément les mêmes que les nôtres » explique Colette Voisin, qui ajoute « Le but n’est pas de se changer mutuellement, mais de progresser ».

Exprimer ces différences, c’est bien souvent dire ses peurs, ses craintes, ses hésitations. Bref, ses manques et ses faiblesses. Cela peut faire peur mais, en réalité, en confiant à l’autre ses limites, le couple en sortira souvent fortifié. En tout cas, il s’agit d’être attentif au parcours de l’autre : «  Partir d’où est l’autre et non pas de là où on voudrait qu’il soit » rappelle Marin Voisin.

 

La prière en commun

« Bien des couples le disent : prier ensemble, c’est très dur ! La prière met en lumière des différences, ce qui crée des tensions, des agacements mutuels », témoigne Véronique Callet. D’abord il est normal de ne pas tout partager dans le domaine spirituel, comme pour d’autres domaines. Il est important de cheminer de façon personnelle. Ceci dit, il est peut-être important d’essayer de s’arrêter le temps d’une oraison à deux, juste en lisant un passage des Evangiles. On peut ensuite procéder de la façon suivante : dire ce que ce passage évoque pour chacun, se redire les difficultés de la semaine, les faits marquants, ce qui nous a touché, et terminer par un temps de silence. « Il ne faut pas hésiter non plus à dire quand ce n’est pas possible ou s’il y a un malaise » prévient Véronique Callet. Mais il vaut mieux dire « c’est difficile » ou « je ne me sens pas bien » plutôt que « tu m’agaces ! ».

 

S’engager à deux

Si on ne parvient pas à prier ensemble, on peut aussi partager de multiples façons : s’engager à ensemble dans une équipe, vivre à deux un temps de retraite chaque année, marcher ensemble un week-end par an sur les pas d’un pèlerinage… « Les réunions d’équipe nous permettent de faire tomber les maques et de redécouvrir l’autre. Elles nous empêchent de nous installer » expliquent Colette et Marin Voisin. « La vie spirituelle progresse à l’intérieur de chacun, mais il est important que le couple puisse s’arrêter pour en goûter les fruits de temps en temps » renchérit Marie-Christine. Les vacances peuvent être propices à de telles occasions. De multiples sessions, comme celles de Fondations pour un Monde Nouveau, sont organisées autour de différents pôles : temps de ressourcement le matin, et loisirs l’après-midi. « Les femmes et leurs maris y trouvent finalement ce qu’ils viennent chercher, parfois sans se le dire » conclut, résolument optimiste, Véronique Callet. Car il s’agit aussi d’apprendre à laisser l’autre proposer ce dont il a envie !

 

 

 

 

 

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